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Déconfinement : petits groupes, horaires aménagés… le 11 mai ne marquera pas un retour normal à l'école

La reprise des cours ne sera « pas obligatoire » à partir du 11 mai, a affirmé ce mardi le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, qui promet « beaucoup d'aménagements ». Il entame quinze jours de discussions avec les syndicats pour fixer les « bonnes conditions sanitaires » d'une réouverture progressive des écoles, collèges et lycées. 

Pour le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, « il est hors de question d'avoir des classes bondées dans la situation actuelle, ça c'est une certitude ». 
Pour le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, « il est hors de question d'avoir des classes bondées dans la situation actuelle, ça c'est une certitude ». (Klein Sebastien/Sipa)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 avr. 2020 à 12:54Mis à jour le 14 avr. 2020 à 19:53

« Tout ne va pas se passer du jour au lendemain », a prévenu le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ce mardi, sur France 2, après l'annonce d'Emmanuel Macron d'une réouverture « progressive » des écoles, collèges et lycées « à partir du 11 mai » . Une manière de rassurer les enseignants, les parents et les syndicats qui s'inquiètent des conditions de la reprise des cours. « Non, [le retour à l'école] ne sera pas obligatoire le 11 mai, a insisté Jean-Michel Blanquer. Il va y avoir beaucoup d'aménagements. »

La première question est sanitaire. Le ministre de l'Education entame, ce mardi, des séries d'entretiens avec les syndicats qui vont durer deux semaines et seront consacrés à « l'élaboration des bonnes conditions sanitaires » pour ce retour. Se pose d'abord la question du nettoyage des locaux, en lien avec les collectivités locales. Mais aussi celle du port des masques , dont il est, selon le ministre, « fort possible » qu'il soit obligatoire pour les adultes et les élèves. « Cela fait partie des choses que l'on va définir au cours des deux prochaines semaines en lien avec les autorités sanitaires, a-t-il indiqué. Si c'est nécessaire, on le fera. » La FSU, qui a fait part d'inquiétudes « très fortes », réclame aussi « des tests pour tous ceux qui en font la demande ». Son secrétaire général, Benoît Teste,« aurait préféré qu'on se laisse du temps et qu'on ne rouvre pas les écoles, on a un peu l'impression que l'on va sacrifier la santé des personnels et des élèves ».

Pas de classes bondées 

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Concernant le volet pédagogique, une prérentrée des enseignants se dessine : professeurs et élèves ne reprendront pas le chemin de l'école le même jour. « Il faut que les professeurs aient pu préparer ce qui se passera pour chacun » des élèves, selon Jean-Michel Blanquer. Le ministre promet aussi « des petits groupes » : « Il est hors de question d'avoir des classes bondées dans la situation actuelle, ça c'est une certitude », affirme-t-il.

Cela pourra se compléter d'une « charge horaire moins importante pour les élèves ». « Ils viennent de s'habituer à travailler à distance. On peut très bien imaginer des petits groupes à certains moments dans la journée et que la suite se passe à distance, notamment pour les élèves les plus grands, au lycée notamment et éventuellement au collège. »

Le Premier ministre, Edouard Philippe, a abondé dans le même sens devant l'Assemblée. « Si nous voulons mettre en oeuvre de façon intelligente et efficace cette nécessité du retour à l'école, nous devons le faire […] de façon ingénieuse en garantissant les moyens de protection, en vérifiant si nous pouvons réellement et dans quel endroit, adapter l'organisation de la journée ou adapter les lieux à des règles qui permettraient, dans des meilleures conditions, à la fois de pouvoir faire cours et en même temps de garantir la sécurité sanitaire », a-t-il déclaré.

« Il est évident que le 11 mai, ce ne sera pas une reprise, estime Philippe Vincent, à la tête du principal syndicat de chefs d'établissement, le SNPDEN. Ce ne peut être que le début d'un processus lent et long. Il y aura sans doute un signal qui sera envoyé, mais si les collectivités ne décident de déconfiner leurs agents que le 11, cela veut déjà dire un décalage d'une semaine pour la reprise des cours.» Dans le second degré, une piste à l'étude consisterait selon lui à diviser les classes en deux, les uns ayant des cours physiquement en semaine A et les autres en semaine B, ce qui éviterait, selon Philippe Vincent, d'avoir à refaire de nouveaux emplois du temps.

« Raccrocher les élèves qui se sont éloignés de l'école »

Dans le premier degré, on évoque l'idée que les uns aient cours le matin et les autres, l'après-midi. Mais « il y a surtout un gros sujet autour des élèves de maternelle et d'élémentaire qui sont les moins à même de respecter les gestes barrières, les plus difficiles à garder à la maison, qui pèsent donc sur le redémarrage de l'économie et sur la disponibilité des enseignants pour qu'ils fassent cours à leurs élèves », pointe Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

La reprise des cours pourrait-elle se limiter aux élèves les plus fragiles ? C'est une des questions en débat. Catherine Nave-Bekhti, la secrétaire générale du Sgen-CFDT, évoque aussi les questions du transport scolaire, de la restauration collective, de l'accueil périscolaire. « Cela suppose de négocier des plans de reprise au niveau national et local », insiste-t-elle. L'objectif, pour Stéphane Crochet, n'est en tout cas « pas de retrouver une reprise à la normale avant l'été », « ce n'est pas envisageable », mais « de raccrocher les élèves qui se sont éloignés de l'école ». 

VIDEO. Emmanuel Macron annonce la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai

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Marie-Christine Corbier 

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