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Psychologie, kinésithérapie… Pour les étudiants, le casse-tête des stages obligatoires

Dans certaines formations à des professions réglementées, la difficulté ou l’impossibilité de réaliser les stages obligatoires en cette période de pandémie génère une vive inquiétude chez les étudiants.

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Publié le 14 avril 2020 à 15h45, modifié le 14 avril 2020 à 19h34

Temps de Lecture 2 min.

Hors de question d’y déroger. Alors que, avec le confinement, toute une série de structures d’accueil de stages étudiants fermaient, l’Association des enseignants-chercheurs en psychologie (AEPU) s’est empressée d’alerter les universités sur « la nécessité de respecter strictement la règle minimale de 500 heures effectives de stage professionnel dans la filière ». « On a eu peur que certains établissements prennent des libertés sur la réalisation de ces stages pour les étudiants de master 2, et que ces jeunes puissent devenir psychologues sans cette règle minimale », explique David Clarys, président de l’AEPU et doyen de l’UFR de sciences humaines de l’université de Poitiers.

Il encourage le décalage de ces stages à septembre par les universités et un report de la limite d’obtention du titre à décembre, afin de permettre aux étudiants de pleinement réaliser cette expérience professionnelle. « Il s’agit d’une profession de santé, de soin mental, précise-t-il. On envoie sur le marché du travail des jeunes qui vont prendre en charge des patients en souffrance psychique. L’enjeu de maîtrise des connaissances théoriques et pratiques est fort. » Inscrit dans l’arrêté du 19 mai 2006, ce nombre d’heures obligatoires pour obtenir le titre d’exercice de psychologue est devenu un casse-tête pour les universités. Mais aussi un vif sujet d’inquiétude pour les étudiants, confrontés au report ou à l’annulation de leurs stages.

« La question n’est même plus de savoir si je vais m’insérer facilement après le master mais si je vais pouvoir ne serait-ce qu’avoir mon diplôme », s’alarme une étudiante de l’université Jean-Jaurès de Toulouse. Il lui reste encore 380 heures à effectuer pour valider son année de master 2. « On a la possibilité de repousser nos stages à septembre mais financièrement je ne pourrai pas me permettre une absence de revenus jusqu’à décembre… » Elle ne sait pas encore si elle pourra avoir accès à sa bourse lors des mois où elle rattrapera ses stages, celle-ci étant normalement attribuée par année universitaire pleine.

« Un climat d’angoisse »

Kinésithérapie, puériculture, orthophonie… Cette problématique des stages obligatoires secoue d’autres formations préparant à des professions réglementées. L’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiants (ANPDE) craint des dérives. « Des étudiants nous rapportent avoir été contraints par leur université de se déployer en renfort dans des services pour adultes, notamment en réanimation… Alors que nous sommes dans une formation spécialisée dans la petite enfance », réprouve une membre de la commission étudiante de l’association, elle-même en fin de formation.

« Ces stages ne réunissent parfois pas les conditions nécessaires d’encadrement, pouvant mettre en danger l’étudiant mais aussi les patients pris en charge. Cela ne peut pas continuer », ajoute-t-elle. Date d’obtention des diplômes, terrain, voire contrats de stage… A l’instar d’autres organisations étudiantes ou professionnelles concernées, l’association demande une concertation nationale pour limiter les disparités territoriales. « On sent un climat d’angoisse chez les étudiants, qui ont l’impression que les décisions sont prises à la carte, selon les établissements. Il faut clarifier les dispositions. »

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