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En chiffres

Coronavirus : hausse soutenue des inscriptions à Pôle emploi

Le nombre d'inscriptions à Pôle emploi a augmenté d'un peu plus de 42.000, soit de 15 %, sur les trois premières semaines du confinement par rapport à la même période de 2019, selon des données en partie provisoire du ministère du Travail publiées ce mercredi. Cela reste très faible par rapport aux effectifs en activité partielle. Et les plans de licenciements collectifs sont en forte chute.

Le nombre d'inscriptions supplémentaires à Pôle emploi a augmenté de 15 % durant les trois premières semaines de confinement sur un an.
Le nombre d'inscriptions supplémentaires à Pôle emploi a augmenté de 15 % durant les trois premières semaines de confinement sur un an. (LOIC VENANCE/AFP)

Par Alain Ruello

Publié le 15 avr. 2020 à 13:55Mis à jour le 15 avr. 2020 à 17:45

« Un investissement très lourd mais très important car il sauve l'emploi et les compétences. » Interviewée ce mercredi matin sur Radio classique, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a défendu à nouveau l'intérêt pour l'Etat d'ouvrir en grand les vannes du chômage partiel pour contenir les effets de l'épidémie du Covid-19 . Au dernier décompte en date, il y avait 8,7 millions de salariés - soit plus d'un sur trois - couverts par ce dispositif pour une facture estimée de 24 milliards d'euros sur trois mois.

Le recours au chômage partiel reste donc massif et, au vu des premiers chiffres, en partie provisoires, du ministère du Travail publiés ce mercredi, il semble bien jouer son rôle d'amortisseur anti-licenciement, sans pour autant assurer une protection à 100 %.

Il en ressort que sur les trois premières semaines du confinement , le nombre cumulé d'inscriptions à Pôle emploi pour la France entière a atteint 314.296, soit une hausse de 42.149 par rapport à la même période de l'année dernière (+15 %) . La hausse est très élevée dans l'absolu, mais pas surprenante compte tenu du choc économique actuel. Et le chiffre reste très faible comparé au nombre de salariés en activité partielle (et aux millions d'inscrits en plus au chômage chaque semaine aux Etats-Unis). « Cela reste très contenu », insiste-t-on au ministère du Travail.

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La progression s'est surtout fait sentir sur la première semaine du confinement avec 28.137 inscriptions supplémentaires (+31,4 %). Elle a ensuite ralenti sur la deuxième (6.852, +8,1 %) et la troisième (7.160, +7,3 %) même si Pôle emploi précise que ces données sont susceptibles d'être revues à la hausse. Résultat, la tendance annuelle sur les quatre dernières semaines fait ressortir un nombre cumulé de demandes d'inscription en hausse de 14 %.

PSE en forte baisse

Faute de détails, on ne sait rien des causes de ces inscriptions (fin de CDI, de CDD, ruptures de période d'essai…), si ce n'est que les chiffres n'incluent pas les fins de formation, de stage ou de CSP (un dispositif d'accompagnement pour les personnes licenciées pour motif économique). Il est aussi trop tôt pour savoir, en face, le nombre de personnes « sorties » des fichiers de Pôle emploi pour reprise de travail, même s'il devrait être limité compte tenu de l'effondrement des offres d'embauches .

Les chiffres publiés ce mercredi par le ministère du Travail montrent également que, bien qu'ébranlées, les entreprises restent bien vivantes grâce au plan d'urgence de 110 milliards de l'Etat. Ainsi, le nombre de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), applicables pour les entreprises de plus de 50 salariés qui envisagent d'en licencier au moins dix, a été divisé par plus de deux entre le 1er mars et le 12 avril par rapport à la même période de 2019 (37 contre 66).

Le nombre de suppressions de postes envisagées dans le cadre de ces PSE suit logiquement la même courbe (1.917 contre 5.490 en cumulé) au point qu'il a été divisé par plus de dix entre la semaine du 2 mars et celle du 6 avril ! Autre signal encourageant, on ne compte « que » 515 « petits licenciements » collectifs pour motif économique hors PSE, c'est-à-dire majoritairement dans les petites entreprises.

Tout cela laisse à penser que la hausse des inscriptions à Pôle emploi provient majoritairement de CDD non renouvelés, analyse-t-on au ministère du Travail.

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Alain Ruello

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