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Examens simplifiés à l’université, l’exemple de l’année 1968

En raison de la fermeture des universités liée à l’épidémie de Covid-19, les modalités de passation des examens ont changé. Une situation déjà rencontrée en 1968, lorsque les étudiants ont bénéficié d’épreuves allégées.

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Publié le 17 avril 2020 à 14h00

Temps de Lecture 4 min.

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Etudiants lors de la manifestation unitaire avec les syndicats pour appeller à la grève générale, le 13 mai 1968, à Paris.

Avec 100 % en sociologie, 100 % en histoire, 95 % en allemand, 94 % en italien, 92 % en philosophie, les taux de réussite aux examens de première année connaissent leur apogée, à la Sorbonne en 1968. Ailleurs, fleurissent des statistiques vertigineuses, notamment dans les facultés de lettres, comme à Caen (82 % de reçus), à Lyon (84 %) ou encore à Grenoble (89 %). Soit un bond de plus de vingt points en moyenne par rapport aux années précédentes. « Il est difficile dans ces conditions, d’assurer que les diplômes ont ­conservé leur valeur », écrit le syndicat autonome des facultés des Lettres, qui bascule de plus en plus à droite à cette époque.

Des mots qui résonnent en cette année 2020, où la crise liée au Covid-19 chamboule le calendrier et où des examens « simplifiés », comme il y a cinquante-deux ans, ont d’ores et déjà été annoncés. Fin juin 1968, l’organisation des épreuves à l’université, elle, est encore hypothétique. Après trente-trois jours d’occupation de la Sorbonne, le gouvernement du général de Gaulle a repris la main, avec l’intention de remettre tout le monde au travail. Pour clore cette année universitaire, le ministre de l’éducation nationale, François-Xavier Ortoli, annonce que tous les établissements fermeront à la date du 12 juillet. « Sur les campus, cette décision relance les affrontements entre la police et les étudiants qui refusent de passer leurs examens sous surveillance policière », rappelle Jean-Yves Mérindol, spécialiste de l’histoire de l’enseignement supérieur et professeur de mathématiques à l’université de Strasbourg.

« Une question et j’obtiens 20 »

A Nanterre, Alain Lenfant, secrétaire de l’UNEF, fait partie des 142 étudiants à avoir occupé la salle du conseil de l’université, déclenchant le mouvement du 22 mars, étincelle des événements qui suivront au mois de mai. « Moi, les examens, je n’ai pas voulu les passer car ma mouvance syndicale était en train de sortir de l’UNEF », rapporte-t-il. A ses yeux, la priorité est de constituer des comités d’action avec les étudiants d’autres facultés. « Je n’allais tout de même pas perdre quarante-huit heures à réviser ! », s’exclame l’ex-étudiant en économie qui validera sa deuxième année l’année suivante. A coups d’assemblées générales et de motions, parfois communes entre « enseignants et enseignés », le rapport de force tourne rapidement : les doyens cèdent et la plupart des examens sont reportés entre septembre et fin octobre.

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