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Manon Charpy - gérante de La Petite Dernière  - bar de bières artisanales, dans le 18ème arrondissement de Paris, le 15 avril 2020. Manon habite derrière son commerce - depuis quelques semaines, pour garder contact avec sa clientèle, elle sert à emporter quelques heures par jours ses amis, ses voisins et quelques passants.
Rafael Yaghobzadeh pour « Le Monde »

« Si je dévisse, est-ce qu’on va me demander de rembourser mes dettes toute la vie ? » : l’inquiétude des commerçants

Par  (Strasbourg, correspondance),  (Marseille, correspondant), , ,  (Nantes, correspondant), et  (Lille, correspondance)
Publié le 17 avril 2020 à 05h36, modifié le 17 avril 2020 à 17h27

Temps de Lecture 17 min.

Depuis mi-mars, ce sont environ 250 000 hôtels, cafés, restaurants, et quelque 136 000 commerces de détail non alimentaires, qui n’ont pas accueilli un seul client dans leurs établissements. Si la totalité du secteur de l’hôtellerie et de la restauration est à l’arrêt, le tissu commercial est, lui aussi, touché de plein fouet : selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), la fermeture concerne 45 % des commerces en France, soit un tiers des emplois et un peu plus d’un quart du chiffre d’affaires du secteur. Autant d’entreprises aux premières loges de la crise économique.

La Banque de France indiquait, mercredi 15 avril, une chute de 24 % des ventes dans le commerce de détail en mars, alors que les boutiques ont connu un demi-mois d’activité. Avec un mois d’avril à zéro et une faible visibilité pour l’avenir, les perspectives sont sombres pour ces petits commerçants, à la trésorerie fragile. Certains tentent de s’en sortir malgré tout en innovant, non sans difficultés.

  • « Est-ce que je vais tout perdre ? »

Arnaud Gauthier, cogérant du restaurant La Maca, à Nantes

Un mois après le placement du pays en confinement, Arnaud Gauthier, 47 ans, a perdu le sommeil. « Je me relève trois ou quatre fois dans la nuit, rapporte le cogérant du restaurant La Maca. à Nantes. C’est terre à terre, sans doute égoïste, mais, dans ces moments-là, je regarde les murs de ma maisonnette et je me demande : est-ce que je vais tout perdre ? »

Le samedi 14 mars, l’homme, qui travaille avec sa compagne, a plongé dans l’inconnu. « On a ouvert le restaurant en septembre 2019 avec onze salariés. On a essuyé toutes les manifs [de « gilets jaunes »] et là, maintenant, c’est le coup d’arrêt imposé. » Le chef d’entreprise misait originellement sur un chiffre d’affaires annuel avoisinant le million d’euros, avec un objectif de 120 couverts par jour. L’homme, qui a le statut de travailleur non salarié, ne perçoit aucun revenu. Même si les banques ont « décalé les remboursements », il conserve sur les bras un prêt pour l’achat du fonds de commerce supérieur à 600 000 euros. « Si je dévisse, est-ce qu’on va me demander de rembourser mes dettes toute la vie, alors que je suis confronté à une crise à laquelle je ne peux rien ? », s’inquiète ce père d’une adolescente de 16 ans.

En attendant, M. Gauthier, qui tient aussi un bar avec cinq salariés, s’est ingénié à payer l’essentiel de ses fournisseurs. Il a avancé les salaires des employés mis au chômage partiel, dans l’attente d’être remboursé par les services de l’Etat.

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