A la Ferme des 3 Terres, à Sorel dans la Somme, le moulin turbine à toute allure depuis le début du confinement, le 17 mars. « Nous avons augmenté notre production par six », affirme Dorothée Patin, productrice de farine et de préparations pour gâteaux, qui tente de répondre à la demande. De quoi livrer le réseau de petits magasins et d’épiceries fines, clients habituels de l’agricultrice, mais aussi un drive tout nouvellement créé à Péronne.
Une initiative lancée par la chambre d’agriculture de la Somme pour soutenir les producteurs bousculés par les changements de consommation alimentaire en cette période de crise due au Covid-19 et répondre aux attentes des habitants.
« J’avais l’habitude de vendre à la ferme, en direct, une partie de ma production. Mais ces clients ne veulent pas se déplacer, d’autant que nous sommes excentrés. Et j’ai été très sollicitée par des nouvelles personnes qui étaient intéressées par mes produits, mais ne souhaitaient pas aller les chercher sur place. Le drive est donc une opportunité de regrouper toute une gamme de produits fermiers pour les consommateurs », explique Mme Patin.
Parmi, les quinze autres agriculteurs qui ont répondu présent à l’initiative du drive de Péronne, installé, depuis début avril, sur le parking du collège, Maxime Catoir, éleveur de vaches limousines à Rancourt. « Jusqu’à présent, je vendais ma viande directement
à une clientèle constituée sur Facebook qui vient chercher une caissette de 6 kg dans un point de retrait. Depuis le confinement, la demande a crû et je tue une bête par semaine, au lieu d’une par mois. Mais les gens réclamaient une offre groupée avec d’autres producteurs, nous avions commencé à réfléchir à un projet de drive quand la chambre d’agriculture a pris l’initiative », raconte M. Catoir.
Des projets dans toute la France
Si certains agriculteurs sont ainsi confrontés à une hausse drastique de la demande, d’autres, au contraire, ont subi une baisse brutale de leur activité. En particulier, ceux qui écoulaient leur marchandise sur les marchés de plein air. L’annonce par le premier ministre, Edouard Philippe, le 23 mars, de la fermeture des 10 000 marchés alimentaires français a fait l’effet d’une douche froide. Même si, depuis, un tiers a rouvert en respectant un cahier des charges strict.
« Nous avons travaillé avec les cabinets des préfets pour obtenir les réouvertures de marché, mais aussi décidé d’ouvrir des points de vente éphémères. Sous la bannière “Bienvenue à la ferme”, nous avions déjà 85 points de retrait et 45 drives en France. Depuis la crise du Covid-19, nous avons ouvert 18 points de collecte supplémentaires et 10 projets sont en cours », explique Jean-Marie Lenfant, céréalier dans l’Eure, en charge de cette initiative gérée par les chambres d’agriculture.
Il vous reste 55.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.