La situation est unique. Cette année, toutes les grandes écoles d’ingénieurs post-prépa ont été obligées de reporter leurs concours, en raison de la pandémie de coronavirus. Et après plusieurs semaines d’attente, les dates comme les modalités des épreuves se précisent. En fin de semaine dernière, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, annonçait que les épreuves auraient finalement lieu entre le 20 juin et le 7 août 2020.

À lire aussi | Classement des meilleures écoles d’ingénieurs françaises

Les dates des concours

Depuis, plusieurs écoles d’ingénieurs ou banques d’épreuves communes ont communiqué leurs dates. Voici celles pour lesquelles les modalités sont connues:

● École polytechnique: les épreuves écrites du concours d’admission se dérouleront du 22 au 26 juin pour les prépas MP (maths physique), PC (physique chimie) et PSI (physique et sciences de l’ingénieur), du 22 au 30 juin pour les prépas PT (physique-technologie) et du 30 juin au 4 juillet pour les prépas BCPST (biologie, chimie, physique et sciences de la Terre). Les oraux se tiendront les deux dernières semaines du mois de juillet

● CentraleSupélec: les épreuves écrites du concours se tiendront cette année du 29 juin au 2 juillet. Elles sont identiques à celles qui auraient dû se tenir en avril. Les oraux sont supprimés.

● Le concours commun Mines-Ponts (Ensta Paris, Mines ParisTech, école des Ponts ParisTech, etc.): les épreuves écrites auront lieu du 8 au 10 juillet 2020. Les oraux sont annulés.

•Le concours Banque PT (Arts et Métiers ParisTech, Eifrei, etc.): les épreuves auront lieu du 22 au 30 juin. Les oraux sont annulés.

Des conditions de sécurité très strictes

Comment vont se dérouler les épreuves? Les écoles peuvent-elles assurer la sécurité sanitaire des étudiants alors que la pandémie de coronavirus sévit encore en France? Le comité opérationnel de pilotage présidé par Caroline Pascal, doyenne de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche, planche actuelle sur ces questions. «Nous n’avons pas encore reçu de consignes, qui viendront soit du ministère de l’Enseignement supérieur, soit du concours», témoigne François Rousseau, directeur de l’école d’ingénieurs Mines Nancy. Son école, centre d’examen, va accueillir de nombreux candidats du concours Mines-Ponts. «Nous allons probablement accueillir les élèves dans des salles plus petites que d’habitude, afin qu’ils soient moins nombreux. Nous devrons donc faire travailler davantage de surveillants», explique-t-il.

Comme il n’y a pas d’élèves dans nos établissements actuellement, nous avons toutes les salles à notre disposition 

Jean-Louis Allard, directeur de l’école d’ingénieurs Cesi

La question des salles est en effet au cœur de la réflexion des directeurs d’établissements. Comment répartir les élèves pour éviter les risques de contamination? Quelle distance de sécurité respecter entre les candidats? «Comme il n’y a pas d’élèves dans nos établissements actuellement, nous avons toutes les salles à notre disposition. Les élèves pourraient donc être répartis avec deux mètres d’écart les uns par rapport aux autres, devant comme derrière», imagine Jean-Louis Allard, directeur de l’école d’ingénieurs Cesi. Pour lui, il est primordial que le nombre d’élèves par salle soit «très limité» afin que les conditions de sécurité soient optimales.

Gel hydroalcoolique, masques et files d’attente

Pour l’arrivée et l’installation des élèves dans les salles d’examen, des consignes très strictes pourraient également être élaborées. «Il faudrait qu’il y ait plusieurs points d’accès, pour que les étudiants ne soient pas tous regroupés aux mêmes endroits, précise Jean-Louis Allard (Cesi). À chaque entrée, il y aurait des files comme devant les commerces, où les jeunes respecteraient les distances de sécurité». Du gel hydroalcoolique devrait également être mis à disposition des candidats dans la totalité des centres d’examens.

Les candidats porteront-ils des masques?

Tous les élèves et tous les surveillants devront-ils porter un masque pendant les épreuves? Dans l’idéal, oui. Mais les écoles restent pour l’heure très prudentes sur cette perspective. «Je ne sais pas si nous aurons des masques. Nous allons tout faire pour en tout cas, afin que ces écrits se passent dans les meilleures conditions», répond François Rousseau (Mines Nancy). Cette question dépendra aussi des mesures prises par le gouvernement dans le cadre du déconfinement progressif, qui aura lieu à partir du 11 mai.