« Ils n’en mouraient pas tous mais tous étaient frappés. » Dans la crise économique mondiale provoquée par la pandémie due au coronavirus, les industriels de l’automobile sont parmi les entreprises les plus affectées. Pour paraphraser Jean de La Fontaine, tous les constructeurs souffrent. Pourtant, au cœur de ce marasme, certains s’en tirent moins mal que d’autres, mieux armés pour affronter une tempête inédite par sa nature, sa violence et sa soudaineté.
Qui sont ces résilients potentiels ? Les derniers chiffres d’immatriculations en donnent une première idée. Mars, le premier mois du confinement sur le continent européen, s’est soldé par une baisse brutale des ventes de voitures de 51,8 %, par rapport à la même période de 2019, selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Un trou d’air inouï, avec des groupes majeurs qui affichent des ventes en piqué : – 68 % pour PSA, – 77 % pour Fiat Chrysler, – 64 % pour Renault, – 65 % du côté de Ford.
Le flamboyant succès de Porsche
Mais tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Certaines marques, certes en chute autour de 40 %, sauvent quand même les meubles en mars. C’est le cas de Toyota, de Hyundai-Kia, de BMW ou de Mercedes. Quelques griffes automobiles réussissent même l’exploit d’être en positif sur l’ensemble du premier trimestre 2020, comme Tesla (+ 2 % dont un étonnant – 0,7 % en mars), Lexus, la marque premium du japonais Toyota (+ 2 %), Porsche, la pépite du groupe Volkswagen, avec un flamboyant + 26 %, et DS, la marque premium du français PSA, qui bondit dans les mêmes proportions (+ 25 %).
Sur les deux grands autres marchés mondiaux, également frappés par la tornade du Covid-19, on va retrouver des situations peu ou prou similaires. En Chine, premier marché mondial confiné dès la fin janvier, la reprise molle du mois de mars (– 43 % après un effondrement de 79 % en février) est plus vigoureuse que la moyenne pour Mercedes, Audi, BMW, Toyota. A l’inverse, Nissan, General Motors (GM) et Honda sont en retard. Quant aux marques françaises, leur chute oscille autour des 90 %. Aux Etats-Unis, parmi ceux qui souffrent un peu moins que les autres, à nouveau apparaissent Toyota, Hyundai-Kia, BMW, Mercedes ainsi que – et c’est la touche locale – les fabricants américains de pick-up, largement écoulés dans l’Amérique rurale très peu confinée.
La résistance de Toyota et, dans une moindre mesure, de Hyundai-Kia apparaît comme une constante sur tous les continents
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