Ces premières leçons tirées de la crise par les écoles d'ingénieurs spécialisées dans le numérique
Banalisation des cours en distanciel, relation avec les entreprises, compétitivité des diplômés sur le marché de l'emploi… Pour les établissements d’ingénieurs spécialisés, la place prise par le numérique en période de confinement ouvre de nouvelles pistes de réflexion.
La situation va durer. Si Emmanuel Macron a annoncé la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai, l’enseignement supérieur devra patienter au minimum jusqu’à l’été avant la reprise des cours en présentiel. Alors qu’en période de confinement, la quasi-totalité de la société se tourne vers le digital pour communiquer ou poursuivre ses activités professionnelles, les écoles spécialisées dans les enseignements numériques et informatiques tentent de tirer les premières conclusions de cette quarantaine.
Pour Pascal Brouaye, directeur général de l'association Léonard de Vinci, qui regroupe trois écoles dont l'ESILV, le développement des cours en distanciel a déjà permis “une mise à niveau du corps enseignant, avec une formation de ceux qui étaient moins sensibilisés aux outils utilisés.”
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Vers une Généralisation du blended learning
Indispensables depuis la fermeture des établissements il y a un mois, ces enseignements par écrans interposés sont utilisés par la majorité des écoles depuis plusieurs années. “En classe préparatoire, cela fait cinq ans que nous avons converti 6 heures de cours théoriques hebdomadaires par un enseignement en classe inversée numérique”, détaille Joël Courtois, directeur général de l’EPITA.
Actuellement, les établissements réfléchissent à l'accentuation de ce blended learning, apprentissage hybride composé d’un mix de cours en présentiel et distanciel. “Nous allons peut-être banaliser une période de deux semaines de cours à distance, prévient Jean-Louis Allard, directeur général de CESI Ecole d'Ingénieurs, dont l'un des quatre domaines d'expertise est l'informatique. Cela va obliger les élèves à s’approprier des outils, à développer de nouvelles compétences comme l’usage des réseaux sociaux dans un cadre professionnel.”
Des profils encore plus recherchés ?
L’expertise numérique des écoles est également mise au service des sociétés. Epitech mobilise ses étudiants pour conseiller sur les bonnes pratiques en matière de télétravail. Des étudiants de l'ESIEA spécialisés en cybersécurité épaulent eux les entreprises sur leur sécurité informatique, en sensibilisant les collaborateurs ou en réalisant des tests d’intrusions externes. “Cela renforce notre conviction que la cybersécurité et l’intelligence artificielle ont une valeur ajoutée de plus en plus importante dans notre monde connecté”, estime François Thérin, directeur du campus de Paris de l’ESIEA. Cependant, les écoles nous précisent que la santé économique de nombreuses sociétés ne favorise pas la création de nouveaux partenariats.
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Dans une période de pénurie d’ingénieurs en informatique, la situation actuelle devrait renforcer l’attrait des entreprises pour ces profils. “Celles qui ont eu recours pour la première fois au télétravail vont peut-être se dire que cela peut être une solution d’optimisation et qu'il faudra être prêt en cas de nouvelle crise sanitaire”, juge Jean-Louis Allard, directeur de CESI Ecoles d'ingénieurs. Le DG de l’EPITA Joël Courtois espère quant à lui que l'utilité du numérique en période de confinement poussera les jeunes à s'orienter vers ce secteur. "Derrière la technique de l’informatique, on se rend bien compte qu’il peut avoir un vrai impact social, sociétal et économique.”
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