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« On ne sait pas dans quel état ils reviendront » : les enseignants confrontés à la difficile préparation du retour en classe

Entre inégalités d’accès à l’enseignement à distance et conséquences psychologiques du confinement, les enseignants s’inquiètent de « l’état » mental et scolaire de leurs élèves, qu’ils retrouveront « progressivement » à partir du 11 mai.

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Publié le 24 avril 2020 à 03h39, modifié le 24 avril 2020 à 17h41

Temps de Lecture 5 min.

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Entrée d’une école, à Paris, le 16 avril.

Quelques jours avant les vacances de printemps, Chloé, une enseignante parisienne qui a souhaité garder l’anonymat, a proposé à ses élèves de moyenne section un « défi du jour », comme elle le fait chaque matin depuis le début du confinement. Ils devaient construire une tour avec des objets de leur choix et envoyer une photo. Ils ont tous utilisé divers jeux de construction, comme des Kapla et des Lego – sauf un, qui a construit sa tour avec des boîtes de conserve, trouvées dans les placards de la cuisine.

« J’ai réalisé que cet enfant n’avait pas ce type de jeu chez lui, raconte Chloé. Et je me suis demandé s’il fallait partager la photo avec tout le monde. Les enfants sentent-ils que les conditions de confinement ne sont pas les mêmes partout ? Le verront-ils à leur retour en classe ? »

Comme tous les enseignants, Chloé a appris que les écoles rouvriraient « progressivement » à partir du 11 mai. Pour les professeurs, cette décision pose des questions sanitaires, mais aussi pédagogiques et psychologiques. Nombre d’entre eux se demandent si leurs élèves seront prêts, après deux mois passés loin de l’école, à reprendre le cours des apprentissages et à respecter de nouveau les règles de la vie commune.

Les enseignants sont particulièrement inquiets pour les élèves dont les conditions de confinement sont les plus dures. Dans certaines écoles, il faudra faire le grand écart entre ceux qui ont passé deux mois dans de grandes maisons à la campagne et ceux qui sont restés de longues semaines enfermés dans des appartements exigus.

Dans la classe de Chloé, quatre élèves vivent dans un centre d’hébergement pour mères isolées, où elle les sait « confinés dans leur chambre, avec leur maman, et des grands frères et sœurs pas toujours tendres avec eux ». Elle prédit déjà de grosses différences dans la réadaptation à l’école : « Les enfants qui auront passé le confinement au grand air voudront se remettre dans des activités scolaires. D’autres seront survoltés et auront envie de courir partout. »

« Ils sont angoissés et ils s’ennuient »

A tous les niveaux de la scolarité, on évoque la nécessité d’aménager un « sas de décompression » avant d’envisager de reprendre les apprentissages, en particulier pour les plus grands, qui auront mieux conscience de ce qui s’est passé.

« Les enfants petits ont une grande capacité à vivre dans le moment présent, rappelle un directeur d’école maternelle de Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), qui souhaite rester anonyme. Certains auront vécu des confinements plus durs que d’autres, mais assez vite, à quelques exceptions près, ils passeront à autre chose. »

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