Loin de clarifier les contours de la rentrée scolaire du 11 mai, deux avis du conseil scientifique datés des 20 et 24 avril publiés simultanément sur le site du ministère des solidarités et de la santé ont semé le doute, samedi 25 avril vers 22 heures.
Dans le premier document – finalisé le 16 avril mais envoyé aux autorités nationales le 20 avril –, les quatorze experts prennent clairement position contre la réouverture des établissements scolaires le 11 mai annoncée par le président de la République dans son allocution sept jours plus tôt, le 13 avril. Compte tenu du risque de transmission « important » et « des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes », ils proposent de « maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre ».
Sobrement, l’instance indique qu’elle « prend acte de la décision politique », consciente des « enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques » qui entourent cette rentrée scolaire inédite.
Myriade de préconisations
Le 21 avril, faute de pouvoir se prévaloir du conseil scientifique, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, s’est appuyé sur un avis de l’Académie des sciences allemande pour décrire le scénario d’une reprise « progressive » des cours. « Nous avons eu connaissance de l’avis du conseil scientifique seulement ce samedi après-midi, soit quelques heures avant qu’il soit rendu public, assure l’entourage de M. Blanquer au Monde. Cela ne remet pas en cause le schéma de reprise, sauf arbitrage contraire du Premier ministre d’ici à mardi. Les écoles qui pourront appliquer les mesures sanitaires ouvriront, les autres non. » La première cohorte, composée des élèves de grande section, CP et CM2, doit ainsi reprendre le 12 mai, au lendemain d’une prérentrée des enseignants. Suivront une semaine plus tard ceux de 6e, 3e, 1re et terminale, et enfin l’ensemble des élèves la semaine du 28 mai, par demi-groupes.
En date du 24 avril, la seconde note de l’instance, intitulée « Enfants, écoles et environnement familial », vient détailler « les conditions sanitaires minimales d’accueil » ainsi que « les modalités de surveillance » des élèves et des personnels à partir du 11 mai. S’ensuit une myriade de préconisations laissant entrevoir combien cette rentrée apparaît à haut risque pour les experts scientifiques :
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