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Déconfinement scolaire : priorité au primaire, les lycéens attendront

Les élèves du primaire (maternelles et élémentaires) reprendront le chemin de l'école sur la base du volontariat à partir du 11 mai, de manière « très progressive » et « partout sur le territoire ». Pour les collégiens, cela se fera à partir du 18 mai et seulement dans les départements où le virus circule peu. Pour les lycéens, le gouvernement décidera fin mai. 

« La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite des élèves dont la scolarité souffre considérablement du confinement », a insisté Edouard Philippe.
« La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite des élèves dont la scolarité souffre considérablement du confinement », a insisté Edouard Philippe. (THOMAS COEX/AFP)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 28 avr. 2020 à 17:37Mis à jour le 28 avr. 2020 à 20:36

A vos stylos et à vos calendriers ! Les annonces d'Edouard Philippe sur le retour « progressif » des élèves à l'école sont quelque peu complexes.

Pour les élèves scolarisés en maternelle ou en élémentaire, la réouverture sera « très progressive », mais elle se fera « partout sur le territoire » à partir du 11 mai, sur la base du « volontariat », a annoncé Edouard Philippe.

En revanche, pour les collégiens, tout dépendra s'ils habitent dans un département classé « rouge », où le virus circule beaucoup, ou « vert ». A partir du 18 mai, « nous pourrons envisager d'ouvrir les collèges en commençant par les 6e et 5e », a indiqué le Premier ministre - donc pour ceux qui résident en zone verte. Pour les élèves de 4e et de 3e, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, a affirmé mardi soir sur TF1 : « On fera un point à la fin du mois de mai en fonction de la situation sanitaire et sociale.» 

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Concernant les lycées, où la logique rouge-vert devrait aussi s'appliquer, si on suit le raisonnement du Premier ministre : « Nous déciderons fin mai si nous pouvons [les] rouvrir, en commençant par les lycées professionnels, début juin. » Tout cela se fera en laissant « le maximum de souplesse au terrain », a-t-il souligné, en faisant « confiance » aux directeurs d'école et aux parents d'élèves pour qu'ils trouvent ensemble « les meilleures solutions ». Les lycéens pourraient ne pas reprendre le chemin de leur établissement avant septembre. C'est « possible », a indiqué Jean-Michel Blanquer sur TF1, en précisant que chaque famille saura ce qu'il en est pour son enfant « avant le 4 mai ».

VIDEO. Déconfinement : les annonces d'Edouard Philippe

« Masques pédiatriques »

A défaut de retenir l'avis du Conseil scientifique qui recommandait de fermer les établissements scolaires jusqu'en septembre, l'exécutif a retenu l'argument de l'Académie nationale de médecine qui soulignait comme « absolue nécessité » que les choix faits et les mesures prises le soient « au plus près de l'échelon local », « établissement scolaire et commune, département et région, le cas échéant ». 

Pour lutter contre le décrochage scolaire mais aussi pour aider les parents à reprendre le travail, l'exécutif a donc choisi de donner la priorité au primaire, considérant que les enfants les plus âgés - à partir de la 4e notamment - peuvent plus facilement recourir à l'enseignement à distance« La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite des élèves dont la scolarité souffre considérablement du confinement », a insisté Edouard Philippe. « Le volontariat montre que l'école est un mode de garde pour ceux qui doivent aller travailler et ne pourront pas choisir de garder leurs enfants », a réagi la FCPE, principale fédération de parents d'élèves. 

Les classes rouvriront « dans des conditions sanitaires strictes », avec « pas plus de 15 élèves par classe », et « tous les enseignants et encadrants scolaires recevront des masques ». Dans les écoles, l'Education nationale distribuera des « masques pédiatriques » à destination des directeurs, pour les enfants présentant les symptômes du coronavirus avant que ses parents ne viennent le récupérer, par exemple. L'Education nationale fournira des masques aux collégiens qui n'en auront pas - le port sera pour eux seuls « obligatoire ».

« Inacceptable et impossible »

Sur Twitter, les premières réactions des syndicats étaient vives. Entendu « en partie » sur les masques, le SNES-FSU pointait un « flou total sur la réouverture des collèges et, surtout, des lycées ». Pour le SE-Unsa, « la reprise de l'école et du collège présentée par le Premier ministre est inacceptable et impossible ».

En résumé, à partir du 11 mai, les élèves seront donc soit en enseignement à distance, soit à l'école en cours avec leur enseignant, soit en étude, soit dans des locaux périscolaires « pour les collectivités qui le souhaitent » pour des activités sport, culture, santé, civisme. Jean-Michel Blanquer avait déjà présenté ces options , la semaine dernière, devant les députés.

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Pour le reste, la décision de l'exécutif dévie des hypothèses présentées par le ministre de l'Education. Jean-Michel Blanquer avait évoqué un échelonnement des retours en cours sur trois semaines, à partir du 11 mai (pour les seuls élèves de grande section, de CP et de CM2), du 18 mai pour les élèves de 6e et de 3e, ceux de première et de terminale et les cours en ateliers des lycées professionnels, et à partir du 25 mai pour l'ensemble des autres classes, hormis les petites et moyennes sections dont « l'objectif » était qu'ils soient à l'école « en juin » et seulement « peut-être dès la troisième semaine de mai ».

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>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

>>> Le mode d'emploi du déconfinement. Qu'a d'ores et déjà annoncé l'exécutif comme plan de sortie ? Quelles sont les nombreuses questions en suspens ? Que recommande le Conseil scientifique ? Et les autres experts ? Comment procèdent nos voisins européens ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Marie-Christine Corbier 

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