Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Coronavirus : pour les infirmiers venus en renfort, le choc de la « réa »

Plusieurs milliers de soignants ont dû apprendre à marche forcée l’usage des respirateurs et intégrer des protocoles complexes, en première ligne.

Par 

Publié le 05 mai 2020 à 01h52, modifié le 05 mai 2020 à 20h32

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

Le personnel médical s’occupe d’un patient infecté par COVID-19 à l’unité de soins intensifs de l’hôpital Lariboisière, à Paris, le 27 avril.

Des colonnes de pousse-seringues, des machines qui bipent sans arrêt, des tuyaux qui sortent de partout… La simple vue des patients alignés dans un service de réanimation fait son effet. Même pour les habitués des couloirs d’hôpitaux : « C’est un monde à part, la réa », résume Claire, infirmière dans une clinique privée de l’est de la France, qui préfère garder l’anonymat. Elle, comme des milliers de soignants, y a fait ses premiers pas à marche forcée, avec la crise du Covid-19. Et ce n’est pas sans crainte qu’ils voient la situation s’installer dans la durée.

Du jour au lendemain, à la mi-mars, dans son établissement qui ne possédait pas de service de réanimation, une salle est équipée de respirateurs. Avec plusieurs de ses collègues infirmières − principalement des femmes −, exerçant jusque-là dans d’autres services conventionnels largement mis à l’arrêt, Claire est appelée à la rescousse.

Sans expérience ni formation, la jeune femme de 29 ans, qui travaillait jusque-là au bloc opératoire, a vécu l’annonce comme un « tsunami ». « Il y a eu énormément d’angoisse à gérer, la peur du virus, de la contamination, mais surtout la peur de l’inconnu : est-ce qu’on ne va pas mettre des patients en danger ? » Une insomnie la veille, quelques collègues qui n’arrivent pas à cacher leurs larmes, la pression qui monte dans la zone d’habillage, alors que chacune vérifie que l’autre porte bien son matériel de protection« Au moment de franchir le pas, c’est très impressionnant », raconte-t-elle.

Après plus d’un mois de gardes, l’expérience reste « difficile », « épuisante moralement », reconnaît-elle, « c’est dur de ne pas savoir quand sera l’issue… ». L’infirmière est néanmoins soulagée sur le plan technique : « Je fais ce que je peux, sans jamais prendre de risque pour le patient, on a trouvé un équilibre », confie-t-elle. Mais elle le reconnaît sans détour : encore aujourd’hui, ce sont les tâches dévolues aux aides-soignants qu’elle effectue, plus que des responsabilités incombant à une infirmière.

« Très solidaire »

Dans ces services en première ligne dans la crise du Covid-19, qui ont la particularité de recevoir des patients totalement assistés, ventilés, à qui sont administrées en continu des substances médicamenteuses, le nombre d’infirmières se doit d’être particulièrement élevé : au minimum deux pour cinq patients.

La progression inédite du nombre de « lits » en réanimation a été un défi. Et son maintien à un niveau élevé le demeurera : si la pression baisse doucement depuis plusieurs jours, « les capacités de ressources humaines de réanimation et d’anesthésie » ne doivent pas être remises en cause, assurait le ministre de la santé, Olivier Véran, le 19 avril. La crainte d’une seconde vague dans la foulée du déconfinement est omniprésente chez les soignants.

Il vous reste 60.08% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.