A une semaine de la réouverture programmée des écoles maternelles et élémentaires, communauté scolaire et municipalités ne cachent plus leurs inquiétudes alors que l’exécutif martèle sa promesse de rouvrir les établissements scolaires à partir du 11 mai. Certes, « de manière très progressive ». Lundi 4 mai, devant les sénateurs, le premier ministre, Edouard Philippe, a rappelé la « priorité sociale et républicaine » de la réouverture des écoles, qualifiant le décrochage de « bombe à retardement ».
La veille, 331 maires d’Ile-de-France, dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, avaient signé une lettre ouverte – ils étaient 391 mardi matin –, publiée sur le site de La Tribune, pour demander officiellement le report de la rentrée. Le premier ministre a semblé s’adresser à eux lorsqu’il a concédé, le 4 mai devant les sénateurs, que « la situation ne sera pas identique dans toutes les communes ». Avant d’ajouter : « Ne disons pas d’emblée que, parce que cela ne serait pas possible partout, cela ne devrait avoir lieu nulle part. »
Le protocole sanitaire de l’éducation nationale – qui a circulé à partir du 29 avril – a en effet surpris les directeurs d’école et les communes, par son ampleur et sa complexité. Il prévoit une batterie de mesures drastiques, insistant sur le lavage régulier des mains et le respect d’une distance d’un mètre entre les personnes. On y lit également que tous les bureaux devront être espacés d’un mètre, les jeux partagés rangés, les récréations échelonnées, le matériel pédagogique désinfecté régulièrement, la circulation organisée dans les couloirs et dans les classes à l’aide d’un marquage au sol.
Alors que les collectivités et les directeurs d’école n’ont plus que quelques jours pour tout organiser, de nombreuses mairies ont annoncé reporter la rentrée des élèves d’au moins quelques jours. Le 14 mai a été retenu à Roubaix, et à Lille – où les maternelles ne reprendront qu’à partir du 25 mai, « en fonction des retours des parents » et uniquement pour les grandes sections. Les élèves reprendront à partir du 18 mai à Montreuil et à Pantin (Seine-Saint-Denis).
La maire de Paris, Anne Hidalgo, a affirmé lundi soir au Parisien que « 15 % des élèves seraient accueillis », et seulement à partir du 14 mai. « La préparation de la rentrée ne se fait pas par médias interposés », a sèchement répliqué Jean-Michel Blanquer, dans la foulée, sur BFM-TV, ajoutant que « ce n’est pas la maire de Paris qui définit le pourcentage, mais l’éducation nationale ». Le ministre de l’éducation a précisé que ces 15 % d’élèves seraient en « roulement », et que ce chiffre avait vocation à augmenter. Sur la jauge par classes, abaissée à 10 élèves en primaire par la mairie de Paris, il a appelé à faire preuve de « pragmatisme » en fonction de la taille des classes.
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