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Bars de fortune, bons d’achat et vente en ligne : le « système D » des commerçants

Petites et grandes enseignes ont revu leur mode d’activité pour vendre malgré l’interdiction d’ouvrir leurs magasins en raison du coronavirus. Les consommateurs sont au rendez-vous.

Par  et  (Lille, correspondance)

Publié le 04 mai 2020 à 10h38, modifié le 04 mai 2020 à 17h37

Temps de Lecture 4 min.

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La chef Amandine Chaignot (ici à Paris, le 29 avril) a transformé son restaurant en épicerie, proposant des fruits et légumes de producteurs locaux.

Le bar de fortune est ouvert. Fin avril, une grappe de clients devisent, verre à la main, debout, sur le trottoir. A Paris, rue du commerce, dans le 15e arrondissement, le gérant de la brasserie A la tour Eiffel a dressé trois tables au seuil de sa porte pour débiter petits noirs, demis et gamay dans des gobelets en carton. Les bistrots, qui ont été contraints de fermer le 16 mars pour respecter les mesures de confinement mises en place dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, se sont lancés dans la vente à emporter. Les uns écoulent leurs bouteilles, les autres ont rejoint le réseau Sauvermonbar afin de vendre en ligne des bons de consommations à valoir ultérieurement.

Partout en France, les commerçants cherchent la parade pour engranger quelques recettes et renflouer leur trésorerie. Leur désespoir est patent. « Pourquoi les magasins de fruits et légumes peuvent vendre des fleurs et pas moi ? », s’agace Ieda Fusco, gérante du magasin Jardin d’Auteuil. Cette fleuriste de l’avenue de La Motte-Picquet, dans le 15e arrondissement de Paris, dont le magasin est fermé, fait « beaucoup de deuils » : ses employés montent des couronnes funéraires au sous-sol de l’établissement. Après avoir donné ses invendus, au lendemain de la mise en place du confinement, elle vend pivoines, dipladénias et autres roses devant le Franprix voisin. « Je ne fais rien d’illégal. C’est la guerre pour survivre », assure Mme Fusco.

Flirter avec la légalité peut toutefois coûter cher. A Montpellier (Hérault), le propriétaire d’un salon de coiffure a été verbalisé mi-avril pour non-respect des règles de confinement. Son rideau était tiré, mais le coiffeur exerçait toujours son activité. Il a été frappé d’une fermeture administrative jusqu’à mi-juin. A Villefranche-sur-Saône (Rhône), les clients d’un bar ouvert clandestinement ont été verbalisés.

De fait, beaucoup de commerçants profitent de brèches dans la réglementation en vigueur. A Paris, la droguerie de la rue Mademoiselle a rouvert, après quelques semaines de fermeture. La boutique relève de la législation qui autorise « la vente d’articles de bricolage », explique son gérant. Le grand magasin BHV, antre du bricolage dans la capitale, est pourtant fermé. Mais, conformément à la législation qui autorise le commerce de « quincaillerie, peintures et verres à découper », cette caverne d’Alibaba peut « dépanner ses clients » en vis, chevilles et mastic.

Il en va de même pour Leroy Merlin, qui a rouvert la majorité de ses 140 enseignes, tout en fixant un quota de 30 à 50 clients en magasin. « C’est en libre-service total, sans employé », précise une porte-parole. Decathlon assure aussi « rendre service » aux sportifs confinés en proposant à la vente haltères, tapis de yoga et élastiques dans 70 magasins Franprix d’Ile-de-France.

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