Publicité
Zoom

Déconfinement : kinés et dentistes se préparent à une reprise de leur activité

Depuis la mi-mars, chirurgiens-dentistes, kinés et autres orthophonistes ont peu ou prou cessé leur activité. Le 11 mai, ils reprendront avec des règles sanitaires à respecter. Ils mettent en garde contre les surcoûts associés.

Le ministre de la Santé a promis d'attribuer 150.000 masques FFP2 aux 42.000 dentistes qui évaluent leurs besoins à… 3,2 millions par mois.
Le ministre de la Santé a promis d'attribuer 150.000 masques FFP2 aux 42.000 dentistes qui évaluent leurs besoins à… 3,2 millions par mois. (NICOLAS MAETERLINCK/BELGA/AFP)

Par Nathalie Silbert

Publié le 4 mai 2020 à 12:47Mis à jour le 4 mai 2020 à 15:05

Pour eux aussi, le 11 mai est en ligne de mire. Chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes, orthophonistes, ostéopathes et podologues se préparent à une reprise progressive après deux mois où leur activité s'est réduite à peau de chagrin. Après l'instauration du confinement , l'Ordre national des chirurgiens-dentistes (ONCD) et celui des masseurs kinésithérapeutes (ONMK) avaient même recommandé à leurs professionnels de fermer, puisque tous travaillent au contact direct de leurs patients.

Les cabinets dentaires ont néanmoins assuré une permanence téléphonique, notamment pour orienter les patients exigeant des soins urgents. « Mais les chirurgiens-dentistes ont perdu 100 % de leur activité pendant huit semaines, tout en ayant des charges à payer, contrairement aux médecins et spécialistes ayant une diminution respective de 40 % et 60 % », indique le secrétaire général de l'ONCD, le docteur Steve Toupenay.

Les kinés ont quant à eux gardé le lien avec les patients les plus fragiles et sont autorisés depuis le 18 avril à faire des télé-soins. « Seuls 25 % d'entre eux ont continué à travailler mais avec une activité tournant à 10 % », selon la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR). Une chute sévère pour une profession dont le revenu annuel moyen est évalué à 47.000 euros. « 13 % pratiquaient le télé-soin avant d'en avoir eu l'autorisation », précise son président, Sébastien Guérard, s'appuyant sur une étude réalisée auprès de 11.000 kinés.

Publicité

Plus de temps pour les soins

Si tous devraient bénéficier du plan d'aide mis au point par l'Assurance-maladie, il s'agit maintenant de revenir à une activité plus normale à partir du 11 mai. Ils ont bien conscience qu'elle ne pourra être que progressive. Chaque soin va nécessiter plus de temps en raison des nouvelles règles sanitaires à mettre en oeuvre : désinfection et aération des locaux entre chaque consultation, temps d'habillage et de déshabillage.

S'agissant des chirurgiens-dentistes, « nos cabinets ne pourront se permettre un afflux massif de patients dans l'immédiat », prévient Steve Toupenay. Seront prévus des créneaux réservés aux patients les plus exposés aux virus (plus de 70 ans, personnes immunodépressives, etc.).

Surcoût mensuel évalué à 1.000 euros

La profession a dû batailler pour obtenir des masques FFP2 en quantité suffisante. L'Etat a finalement relevé sa dotation à 800.000 hebdomadaires, ce qui permettra aux 42.000 praticiens d'en recevoir 4 par jour. Au-delà, il leur faudra acheter gel hydroalcoolique, visières… « Les nouveaux équipements de protection individuelle liés au Covid-19 représentent un surcoût mensuel de 1.000 euros environ pour un chirurgien-dentiste et son assistant, tandis qu'en parallèle notre activité de soin va diminuer », souligne Steve Toupenay, qui alerte sur les conséquences en termes de santé publique : « Une crise économique se profile. Il pourrait y avoir des fermetures de cabinets avec un risque d'aggravation de la fracture territoriale en termes d'offre de soins. »

Six masques FFP2 par semaine

Les kinés redoutent eux aussi des surcoûts. Au-delà des gestes barrières, ils vont devoir acheter du gel hydroalcoolique, des surblouses, des visières, etc. « L'acte de rééducation d'une lombalgie est facturé 16,13 euros et une surblouse coûte 7 euros », rappelle Jean-François Dumas. Pour le secrétaire général de l'ONMK, l'attribution prévue par la direction générale de la santé de six masques FFP2 par semaine demeure, elle, « très insuffisante ». « Il nous en faudrait trois fois plus », s'agace-t-il. La région Ile-de France les a entendus : elle va faire un don de 100.000 masques chirurgicaux à la profession.

>>> Le mode d'emploi du déconfinement. Le confinement a-t-il été efficace ? Quel est le plan du gouvernement pour en sortir ? Les différentes étapes ? Les questions en suspens ? Comment procèdent nos voisins européens ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Nathalie Silbert

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité