Depuis une semaine, les directeurs et directrices d'école font des maths. Comment faire tenir 15 enfants dans des salles de classe de 50 m², sans qu'ils croisent d'autres élèves dans le couloir ? Quelle longueur de trottoir est nécessaire pour contenir une file de parents, espacés chacun d'un mètre, qui poireauteront pour déposer leurs bambins ? Et 280 enfants qui doivent aller se laver les mains une dizaine de fois par jour, quand on a 5 ou 6 lavabos dans l'école… Combien d'heures cela prend-il ? La reprise de la classe mardi 12 mai, promise par le président de la République, est un casse-tête insoluble pour les équipes enseignantes, les mairies qui ont la responsabilité du bâti scolaire et du temps périscolaires… et les parents, qui se retrouvent à devoir choisir. Le gouvernement a beau répéter comme un gimmick que l'école va rouvrir - «une question d'honneur», a dit Blanquer -, elle ne reprendra qu'à raison de quelques heures par semaine. Et encore, pas partout. Surtout, elle ne ressemblera pas du tout à l'école que les élèves connaissent. Les règles sanitaires, imposées dans un protocole publié dimanche, ont fini de rendre l'équation impossible.
«Pression»
Lundi au Sénat, Edouard Philippe a temporisé : «Dans certains endroits, ça va être difficile, on en prend acte. Et dans beaucoup d'autres, ça va très bien se passer.» Avant de sermonner : «Ne disons pas d'emblée que parce que ce n'est pas possible partout, cela ne sera possible nulle part.» Plusieurs com