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Justice

Les avocats plaident pour plus d'aide

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La pandémie de Covid-19 en Francedossier
La quasi-mise à l'arrêt de l'activité des juridictions en temps de pandémie a durement impacté la profession, qui multiplie les démarches auprès des pouvoirs publics.
par Renaud Lecadre
publié le 7 mai 2020 à 15h32

«La crise sanitaire a fermé les tribunaux, raréfié les dossiers et les honoraires, désœuvré les avocats. Nous ne plaidons plus, les activités de conseil se sont brutalement réduites.» Constat clinique du Conseil national des barreaux (CNB), qui regroupe les 70 000 avocats français, lors d'une conférence de presse le 21 avril. Depuis le début du confinement, la quasi-totalité des tribunaux sont fermés – y compris ceux des prud'hommes, en dépit d'un contentieux émergent sur le droit de retrait des salariés. La justice pénale, civile ou administrative n'a plus fonctionné, ces derniers temps, qu'à propos de référés, soit quelques procédures en urgence à se mettre sous la dent, mais pas de quoi faire tourner une boutique.

Car à la différence des magistrats, salariés de la fonction publique, l'avocature est une profession libérale. «Je n'ai plus reçu un seul client depuis le début du confinement, témoigne une jeune avocate. Et on se sent mal de réclamer des honoraires à ceux qui sont en retard de paiement…»

Mai et juin seront rudes

Selon un sondage interne du CNB rendu public il y a deux semaines, 80 % des 10 000 avocats ayant répondu déclarent une activité réduite de plus de moitié, 41 % se disant même totalement à l’arrêt. Leurs factures d’honoraires étant généralement réglées sous quatre-vingt-dix jours, les cabinets d’avocats vivent présentement sur les dossiers accumulés en début d’année. Mais les mois de mai et juin seront rudes, faute de contentieux nouveau

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