Publicité

Déconfinement : un tiers des professeurs des écoles reprennent le chemin de la classe

La prérentrée débute ce lundi pour 130.000 enseignants d'écoles élémentaires et maternelles, soit 34 % d'entre eux. Seuls 22 % des élèves arriveront dans les classes à partir du 12 mai. La reprise pourra être différée au 14, au 18 ou au 25 mai dans certaines communes.

Environ 22 % des élèves retourneront en classe à partir de mardi.
Environ 22 % des élèves retourneront en classe à partir de mardi. (Stéphane Mahe/Reuters)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 11 mai 2020 à 06:30Mis à jour le 11 mai 2020 à 11:52

A partir de ce lundi, 130.000 enseignants du primaire, soit 34 % des professeurs du premier degré , reprennent le chemin de l'école pour une prérentrée. Et 22 % des élèves retourneront en classe à partir de mardi.

Dans certaines communes, la rentrée a été fixée au 14, au 18 voire au 25 mai. « C'est forcément imparfait, incomplet, mais ce qui est important, c'est l'amorce du retour à l'école […], a indiqué le ministre de l'Education nationale, vendredi, sur France Inter. Cela a vocation à aller crescendo. » En cas de suspicion de coronavirus dans une classe, cependant, il est « très probable » qu'une classe, voire toute une école doive fermer pendant quinze jours, prévient Jean-Michel Blanquer.

Réinventer la classe

Publicité

Les enseignants vont devoir réinventer la classe avec des petits groupes, interdire aux élèves de partager jeux et crayons, de jouer au ballon pendant les récréations, de se croiser dans les couloirs, et leur imposer des lavages de mains réguliers. « On va passer notre temps à donner des injonctions négatives : ''Ne touche pas à ça'', ''retourne te laver les mains'', etc., redoute Francette Popineau, secrétaire générale du SNUipp-FSU, le principal syndicat du primaire. Il y aura des frustrations de part et d'autre. »

Le ministère a demandé aux enseignants de commencer par un temps d'échange pour « identifier d'éventuelles situations traumatisantes ». Avant d'apprendre, « il va falloir être en contact avec les autres tout en respectant la distanciation sociale, cela va prendre du temps et sera difficile », estime Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale du Sgen-CFDT.

L'objectif est que « tous les enfants qui ont besoin de revenir à l'école puissent trouver une école ouverte avec un temps aménagé », a promis Emmanuel Macron. Mais tous les élèves qui le souhaitent ne pourront pas être accueillis dès la semaine prochaine, faute de place. Car, même si « de 80 à 85 % » des écoles seront rouvertes, selon Jean-Michel Blanquer, encore faut-il enseignants, animateurs et agents d'entretien en nombre suffisant pour accueillir des élèves en petits groupes (quinze en élémentaire, dix en maternelle). Certains d'entre eux ont aussi des problèmes de garde d'enfants.

Trois catégories d'élèves sont jugées prioritaires. Les élèves de grande section de maternelle, les CP, les CM2 sont « privilégiés », affirme le ministre de l'Education. Mais, comme la circulaire de l'Education nationale ne parle que d'une « possibilité », ce ne sera « pas forcément » la règle partout, pointe Stéphane Crochet, secrétaire général du SE-Unsa.

Du périscolaire sur le temps scolaire

La clef d'un retour massif des élèves à l'école est dans le périscolaire. Des maires envisagent de faire appel à des animateurs sportifs et culturels qui prendraient en charge des élèves dans des salles communales, pendant que les enseignants superviseraient d'autres petits groupes d'élèves. A Compiègne, le maire, Philippe Marini, l'envisage, afin que « tous ceux qui le veulent reviennent à l'école ».

« Là où il y a eu, dans le passé, un vrai partenariat entre collectivités et équipes enseignantes, c'est un levier pour mettre en oeuvre le déconfinement dans de bonnes conditions, estime Thierry Vasse, vice-président de l'Association nationale des directeurs de l'éducation des villes (Andev). Mais, dans certains endroits, la réforme des rythmes scolaires a aussi créé de telles tensions que les services de la Ville et ceux de l'Education nationale ne se parlent plus. » L'Etat va débloquer 250 millions d'euros pour financer ces nouvelles activités périscolaires, a indiqué Jean-Michel Blanquer, dimanche, au « JDD ».

>>> Le mode d'emploi du déconfinement. Le confinement a-t-il été efficace ? Quel est le plan du gouvernement pour en sortir ? Les différentes étapes ? Les questions en suspens ? Comment procèdent nos voisins européens ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

>>> La France face à l'épidémie de coronavirus. Quelles ont été les différentes étapes de l'alerte ? Quelle est la situation épidémiologique au jour le jour ? Quelles sont les mesures décidées par le gouvernement pour limiter la propagation de la pandémie ? Pour soutenir l'économie ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Publicité

Marie-Christine Corbier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité