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Jean-Michel Blanquer, d’une communication bien huilée aux couacs de la gestion de crise

Le ministre de l’éducation, habitué des médias et « bon communicant », a fait les frais des incertitudes et revirements dans la gestion de la crise du Covid-19. Au risque de se faire « recadrer » à plusieurs reprises par l’Elysée et Matignon.

Par , et

Publié le 10 mai 2020 à 01h35, modifié le 11 mai 2020 à 11h09

Temps de Lecture 9 min.

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Pour Jean-Michel Blanquer aussi, il y aura un « après » la crise du Covid-19. Avant, on reconnaissait au ministre de l’éducation ses talents de « communicant ». Un goût pour l’exposition médiatique partagé par « chacun de ses prédécesseurs », associé à un tempérament « fonceur », disait-on dans ses cercles rapprochés. A la veille de la réouverture des écoles le 11 mai, ces traits de caractère séduisent moins. Et une critique résonne, au-delà des rangs de l’opposition : M. Blanquer serait un ministre « bavard », peut-être même un peu trop.

Lundi 4 mai, sa prise de parole sur BFM-TV a donné lieu à un embrasement de réactions, parmi les enseignants mais aussi chez les élus – en première ligne pour rouvrir les écoles – et, fait plus rare, parmi les recteurs et anciens recteurs. « Si [la rentrée] est faisable dans certains endroits, c’est que c’est faisable à peu près partout », a déclaré le ministre de l’éducation. Devant les sénateurs, ce même lundi, Edouard Philippe disait les choses autrement : « Ne disons pas d’emblée que, parce que cela ne serait pas possible partout, cela ne devrait avoir lieu nulle part. »

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A plusieurs reprises, depuis le début de la crise, Jean-Michel Blanquer a semblé en dehors des cercles de décision, au plus haut sommet de l’Etat, en distillant annonces et hypothèses sitôt « recadrées » par l’exécutif, quand elles n’étaient pas carrément démenties. « Il doit avoir les oreilles qui sifflent car en ce moment, il est très critiqué en Macronie, confie une source au sein de l’exécutif. L’Elysée et Matignon trouvent qu’il n’est pas précis et lui reprochent de trop parler, en ouvrant des portes qu’il n’a pas à ouvrir. »

Chapelet de « couacs »

Rétrospectivement, la séquence pourrait ressembler à un chapelet de « couacs » pour le ministre de l’éducation. Lors de sa première allocution consacrée à l’épidémie, le 12 mars, Emmanuel Macron annonce la fermeture des crèches, écoles, lycées et universités à partir du 16 mars et jusqu’à nouvel ordre. Or, le matin même, Jean-Michel Blanquer écartait cette hypothèse sur Franceinfo : « Nous n’avons jamais envisagé la fermeture totale des écoles car elle nous semble contre-productive », affirmait-il.

Un premier raté ? Jean-Michel Blanquer s’est justifié, à plusieurs reprises, de ce « changement de pied » lié aux recommandations du conseil scientifique – réuni par M. Macron ce jour-là. « Depuis plusieurs semaines, on était sur la logique des clusters et du confinement progressif, détaille-t-il au Monde. Je pensais qu’on allait vers des territoires confinés de plus en plus larges. La décision de confiner l’ensemble du territoire m’a surpris, c’est vrai, comme elle a surpris tout le monde, mais l’entrée dans l’enseignement à distance généralisé était préparée avec le CNED, grâce à un dispositif imaginé dès l’ouragan Irma, en 2017. »

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