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« C’est le concours de notre vie, et ce n’est plus du tout égalitaire » : le défi des candidats aux études de santé

De nombreux étudiants craignent d’être pénalisés par la crise sanitaire. D’autant que les épreuves ont été repoussées et qu’elles changent de forme dans certaines facultés.

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Publié le 08 mai 2020 à 08h00, modifié le 08 mai 2020 à 17h14

Temps de Lecture 7 min.

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Imaginez : vous êtes au milieu du désert, une oasis se dessine et hop, une tempête balaie tout sur son passage ; vous n’avez plus aucune visibilité. Supposez : depuis des mois vous vous entraînez pour un sprint et paf, on repousse la ligne d’arrivée.

En pleine crise sanitaire, les étudiants en première année commune aux études de santé (Paces) – voie d’accès aux études de médecine, maïeutique, odontologie, kinésithérapie et pharmacie – ne manquent pas d’idées pour filer la métaphore du report de leur concours. Les épreuves ont été repoussées d’un mois, voire plus, selon les facultés de médecine, et se tiendront pendant la seconde quinzaine de juin.

Pour les 60 000 inscrits qui concourent à ces épreuves ultrasélectives, chaque minute compte, quand on sait que plus des trois quarts d’entre eux échouent généralement à décrocher une place dans le numerus clausus. Aussi chacun a-t-il dû repenser ses méthodes de travail, dans l’urgence et l’incertitude alors que, dans certaines universités, les modes d’évaluation continuent de changer en cours de route.

Réviser sans bibliothèque

A Marseille notamment, le concours qui se tenait initialement sur deux jours est réduit de moitié et l’épreuve rédactionnelle de « Santé, Société, Humanité » se transforme en QCM. A Toulouse, la durée des épreuves est divisée par trois. Le tronc commun sera évalué en 1 heure et 35 minutes (au lieu de 5 heures 40 les années précédentes).

« Il y aura une très grande part de hasard et de chance dans ce concours peu respectueux du travail des étudiants, regrette Olivia Corradazzi, élue étudiante en santé. Une partie infime de leurs connaissances sera évaluée. On perd toute pertinence et intérêt pédagogique. Mais dans une situation aussi instable, pour respecter les normes sanitaires on doit choisir entre la peste et le choléra. »

Une pression d’autant plus forte que tous les étudiants ne sont pas logés à la même enseigne pour réviser dans le contexte du confinement. Pour Manon Camilli, 19 ans, redoublante à Marseille, c’est mission impossible, ou presque. Enfermée dans un petit appartement du quartier de la Belle-de-Mai, elle a installé une table de camping dans sa chambre, faute de posséder un vrai bureau. En temps normal, l’étudiante se rend de 8 heures à 22 heures à la bibliothèque universitaire (BU).

Comme grand nombre de ses camarades, Manon ne rentrait chez elle que pour dormir : trop de bruit, trop d’agitation. Il faut dire que sa mère, assistante maternelle, s’occupe de quatre tout-petits. « Leurs parents ont compris ma détresse, raconte Manon. Ils ont gardé leurs enfants chez eux au début, mais là, ils sont obligés de les ramener. » A partir de lundi, il y aura deux lits de bébé dans sa chambre, comme dans celle de son frère. Le salon redeviendra un terrain de jeux. « Il me reste le balcon, par terre », souffle Manon.

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