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Après le confinement, le défi de la lutte contre le décrochage scolaire

A la veille de la réouverture progressive des écoles, la communauté enseignante s’interroge sur sa capacité réelle à « aller chercher » les enfants les plus en difficulté – ceux-là mêmes qui sont « prioritaires » pour le retour en classe.

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Publié le 11 mai 2020 à 02h23, modifié le 11 mai 2020 à 20h31

Temps de Lecture 5 min.

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Réunion de prérentrée des professeurs de l'école élémentaire Paul Langevin à Saint-Martin-d'Hères (Isère), dans l'agglomération grenobloise le 11 mai.

Les « décrocheurs » reprendront-ils, cette semaine, le chemin des classes ? Alors que la lutte contre les difficultés scolaires est brandie par le gouvernement comme le meilleur argument en faveur du déconfinement « progressif » des écoles à partir du 11 mai, de nombreux enseignants en doutent. « Rattraper » les décrocheurs relève de la gageure, voire du paradoxe : si le retour à l’école est « volontaire » – comme l’a précisé le gouvernement à de nombreuses reprises –, sur quelles bases se fonder pour aller chercher ces enfants et convaincre leurs familles ?

Depuis quelques jours, les écoles tentent d’identifier les élèves « décrocheurs ou à risque de décrochage », selon l’expression utilisée dans la circulaire de reprise de l’éducation nationale, publiée le 4 mai. Encore faut-il savoir ce que l’on entend par « décrocheur ». Qui sont ces 4 % d’élèves – soit 500 000 enfants – « sous le radar » depuis presque deux mois ? Combien d’entre eux se trouveront vraiment parmi le 1,5 million d’élèves attendus dans les écoles cette semaine ? « Il y a plusieurs cas de figure, souligne un directeur d’école primaire en éducation prioritaire (REP +) de Nanterre, qui a souhaité garder l’anonymat. Certaines familles sont volontaires et ont compris que leurs enfants avaient besoin de revenir. » Son école élémentaire de 300 élèves en compte environ une quarantaine.

« Règles mal comprises »

Viennent ensuite les enfants « en difficulté » que les parents hésitent à renvoyer en classe, par crainte du virus. Ceux-là sont les plus nombreux – une soixantaine, sur tous les niveaux. Il y a enfin « ceux dont on a très peu de nouvelles » et qui n’ont pas travaillé pendant le confinement. Le directeur a compté une trentaine d’élèves, les cas les plus « pressants », puisque ces enfants sont à la fois décrocheurs et difficiles à joindre. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons. « Pendant le confinement, on est parfois allés toquer au domicile des parents pour vérifier que tout allait bien », se souvient le directeur. L’assistante sociale du collège voisin, « où sont scolarisés les grands frères et sœurs », est aussi d’une aide précieuse.

A cette difficulté s’en ajoute une autre : de l’avis des enseignants, élus et associations de parents d’élèves ayant mené des recensions dans les écoles et des enquêtes locales, le choix de renvoyer les enfants en classe est fortement corrélé à l’origine sociale des familles. C’est dans les quartiers populaires de la ville et les réseaux REP + que les parents sont les plus réticents. Selon le dernier baromètre Datacovid avec l’institut Ipsos, 49 % des parents d’élèves envisagent de renvoyer leurs enfants à l’école élémentaire. Mais si 43 % des parents seulement l’envisagent pour l’école maternelle, ils sont 52 % parmi les CSP +.

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