A l’issue d’un comité interministériel du tourisme, réuni jeudi 14 mai, le premier ministre, Edouard Philippe, a dévoilé un plan prévoyant des mesures d’urgence et de relance à long terme en faveur d’un des secteurs économiques les plus touchés par la crise sanitaire. Avec deux millions d’emplois directs et indirects et son poids dans l’économie (7,4 % du PIB), le gouvernement juge cette activité sinistrée aussi « prioritaire » que l’automobile ou le transport aérien.
A moins d’un reconfinement en cas de seconde vague épidémique, et mis à part de « possibles restrictions très localisées », les Français pourront prendre des vacances en France en juillet-août, a annoncé M. Philippe, qui a repoussé de quelques jours l’annonce de mesures en faveur du « tourisme social ». Celles-ci pourraient prévoir notamment un doublement du nombre de bénéficiaires des Chèques-Vacances pour le porter de quatre à huit millions.
Billets échangés ou remboursés
M. Philippe les a invités à réserver billets de transport, lits d’hôtel et campings en toute sécurité : les professionnels se sont engagés, selon lui, à rembourser les frais avancés en cas d’annulation liée au Covid-19. Sans attendre, la SNCF a ouvert dès vendredi 15 mai les réservations des TGV et des Intercités. Si elle a prévu de faire rouler 100 % de ses trains, elle ne vendra qu’une place sur deux, au moins jusqu’au 2 juin. Les billets pourront être échangés ou remboursés sans frais. Fermés depuis le 17 mars, bars, cafés et restaurants pourront rouvrir le 2 juin dans les zones vertes, si le gouvernement confirme cette date le 25 mai. Pour inciter les gens à retourner au restaurant, il va multiplier par deux le plafond des tickets-restaurants (à 38 euros) et étendre leur utilisation au week-end et aux jours fériés.
Le financement du chômage partiel sera prolongé jusqu’à fin septembre pour les sociétés du tourisme et de l’événementiel
Ces annonces dégagent un peu l’horizon, très noir, d’une filière qui joue sa survie. Plus de 62 000 entreprises ont déposé des dossiers pour 6,2 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE). Les scénarios de reprise de l’activité établis par la banque publique Bpifrance vont de 30 % à 85 % d’ici à la fin de l’année, indique son directeur général, Nicolas Dufourcq, dans un entretien à l’Agence France-Presse.
Cette incertitude a incité l’Etat à satisfaire partiellement deux revendications : le financement du chômage partiel sera prolongé jusqu’à fin septembre pour les sociétés du tourisme et de l’événementiel, et même au-delà si les activités reprennent trop lentement ; le fonds de solidarité sera ouvert jusqu’à fin décembre pour les hôtels, cafés et restaurants, ainsi que les entreprises du tourisme, de l’événementiel, du sport et de la culture.
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