Récit

Les artisans du son

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C’est l’étape la moins connue de la réalisation d’un disque, celle où on corrige les défauts, où on équilibre la stéréo, où on travaille le volume au demi-décibel près. Un métier «sans lequel les morceaux seraient moins agréables à écouter», jure l’un de ces sorciers du mastering.
par Eric Delhaye
publié le 15 mai 2020 à 17h06

Quand Alicia Keys et Yoko Ono ont appelé Daft Punk pour recevoir le Grammy Award de meilleur album de l'année 2014 pour Random Access Memories, les robots ont emmené toute leur équipe sur scène : Pharrell Williams, Nile Rodgers et Paul Williams, bien sûr, mais aussi une demi-douzaine de collaborateurs à divers titres. Tout au fond, un grand chevelu : Antoine «Chab» Chabert, crédité sur l'album au titre du mastering. C'est quoi, le mastering ? Probablement l'étape la moins connue dans la réalisation d'un disque : soit on ne sait pas en quoi ça consiste, soit on ne comprend pas à quoi ça sert. La plupart du temps, les deux.

Pour expliquer son métier, cette confrérie use généralement de la même métaphore : le mastering est à la musique ce que le vernis est au meuble. En appliquant une couche sur le bois brut, et si la teinte est bien choisie, l’ébéniste fixe la réussite de son ouvrage. Dans le cas du disque, c’est pareil. L’enregistrement est corrélé au mixage, une étape déterminante au cours de laquelle l’ingénieur du son équilibre les fréquences des voix et des instruments, pose des effets, et assemble finalement un beau meuble en bois brut. Le vernis se passe en plusieurs couches : correction des défauts, équilibre de la stéréo, dynamique du son, harmonisation des fréquences et du volume entre les titres… Ainsi figée, la musique devient un «produit» décliné sur les différents supports - vinyle, CD, numérique - de sa commercialisation.

«Travail relationnel»

C'est donc le boulot de «Chab». F

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