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Les entreprises françaises face aux vagues de faillites qui s’annoncent

Soutenues par les dispositifs d’aides, elles résistent en espérant la reprise. Mais toutes n’y parviendront pas, et les craintes pour l’emploi sont fortes.

Par  (Belfort, correspondant), ,  (Marseille, correspondant),  (Strasbourg, correspondance),  (Nantes, correspondant),  (Lyon, correspondant),  (Lille, correspondance), et

Publié le 22 mai 2020 à 06h34, modifié le 22 mai 2020 à 14h15

Temps de Lecture 10 min.

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Des employés de l’usine Renault de Flins travaillent sur la chaîne de montage automobile, le 6 mai.

La vague n’est pas encore lĂ , mais l’onde de choc provoquĂ©e par la crise du Covid-19 commence Ă  se faire durement ressentir sur le tissu industriel hexagonal. Le report des charges sociales, les prĂŞts garantis par l’Etat et le chĂ´mage partiel ont permis de traverser les semaines de confinement sans trop de casse sociale. Mais Ă  l’heure des comptes, les chiffres donneront le tournis. Les huit semaines de confinement ont coĂ»tĂ© 120 milliards d’euros Ă  l’économie française, d’après les chiffres de l’Observatoire français des conjonctures Ă©conomiques (OFCE), dont environ 40 milliards qui pèsent sur les entreprises. Un montant « colossal Â», selon l’économiste Eric Heyer, qui risque bien de se traduire, dans les semaines et les mois qui viennent, par des dĂ©faillances d’entreprises et d’inĂ©vitables plans sociaux.

« Pour l’instant, les entreprises sont portĂ©es par les mesures gouvernementales, rĂ©sume LoĂŻc Belleil, prĂ©sident du tribunal de commerce de Nantes. Mais la vague viendra dans les mois prochains. Elle touchera tous les secteurs, notamment les entreprises qui ont des contrats internationaux, qui se trouvent inĂ©vitablement fragilisĂ©s. Â» Ce temps de dĂ©calage s’explique aussi par les cycles de production, comme l’explique JĂ©rĂ´me Gernais, prĂ©sident de la chambre du commerce et de l’industrie de l’Indre :

« Il ne faut pas se laisser tromper par les entreprises qui ont continuĂ© Ă  travailler durant ces deux mois de confinement : elles assuraient des commandes antĂ©rieures. Mais les carnets de commandes ne vont pas se remplir de sitĂ´t, ça va ĂŞtre très long et c’est un problème mondial Â».

Vendredi 22 mai, Bruno Le Maire, le ministre de l’économie et des finances n’a d’ailleurs rien cachĂ©. « Il y aura des faillites Â» et des « licenciements Â», a-t-il prĂ©venu sur Europe 1.

Dans les cabinets de conseil spĂ©cialisĂ©s dans les redressements ou restructurations d’entreprises, ce constat est largement partagĂ©. « Les dossiers que nous traitons actuellement sont plutĂ´t des dossiers d’entreprises qui Ă©taient en difficultĂ© avant la crise et elles seraient tombĂ©es de toute façon, note CĂ©dric Colaert, cofondateur du cabinet de conseil financier et opĂ©rationnel Eight Advisory. Mais la pĂ©riode qui vient va ĂŞtre fondamentale. Â» « Les vagues vont arriver en juin et septembre de façon cumulative, quand tous les dispositifs d’accompagnement tels que le chĂ´mage partiel seront Ă©teints, prĂ©dit Arnaud Marion, spĂ©cialiste du management de crise. Le pic de tensions devrait ĂŞtre atteint en septembre-dĂ©cembre, avec un Ă©talement sur 2021. Â» S’ajoute une inquiĂ©tude sur le « mur de la dette Â», qui se dressera dĂ©sormais sur le chemin de la reprise.

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