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Formation continue : la crise sanitaire bouscule les grandes écoles

Le ministère du Travail a publié les règles sanitaires pour les activités de séminaires et de formation continue. Des grandes écoles vont rouvrir leurs locaux pour ces activités, sur lesquelles elles ont beaucoup misé. Elles comptent aussi sur l'essor des programmes en ligne.

« La plupart des participants » réclament de poursuivre leur formation de manière physique, affirme Stéphane Canonne, en charge de la formation continue de l'Edhec.
« La plupart des participants » réclament de poursuivre leur formation de manière physique, affirme Stéphane Canonne, en charge de la formation continue de l'Edhec. (Nicolas TAVERNIER/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 20 mai 2020 à 08:00

C'est un des paradoxes de la crise sanitaire . Parmi les grandes écoles, les bons élèves ayant misé sur la formation continue pour diversifier leurs ressources risquent d'être les plus pénalisés. Pour certaines d'entre elles, l'activité représente 10 à 20 % du budget, voire plus. Le 10 mai dernier, le classement du « Financial Times » sur ce secteur de l'« executive education » plaçait six écoles françaises dans le Top 50 mondial : HEC Paris, Insead, Essec, Edhec, ESCP Europe, EM Lyon.

Après la publication, lundi soir, du guide des pratiques sanitaires du ministère du Travail pour la reprise des activités de formation, certaines écoles vont rouvrir leurs locaux et accueillir - physiquement - séminaires et programmes de formation. Et uniquement pour cette activité-là, puisque les grandes écoles seront fermées aux étudiants jusqu'en septembre .

La plupart des participants réclament de poursuivre leur formation de manière physique, affirme Stéphane Canonne, en charge de la formation continue de l'Edhec. La remise en route, « partielle », commencera sur le campus de Lille le 29 mai, puis le 5 juin sur celui de Paris. Pour HEC Paris, le redémarrage se fera « dans les prochaines semaines », « au bon vouloir des entreprises », indique l'école.

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La reprise est pleine d'incertitudes. « La part de formation continue dans notre budget va chuter de 30 à 40 %, confie une grande école. Et pour celles dont la part de formation continue est importante dans leur budget, cela va être dramatique. Généralement, on vend des formations qui se déroulent trois à douze mois plus tard. En ce moment, on ne vend rien… ou très peu. » Les entreprises ne savent pas où elles vont et ne sont donc pas prêtes à signer des contrats de formation continue.

Des secteurs aux besoins « énormes »

La plupart des écoles reconnaissent que la crise aura « un impact » et cherchent à compenser. De nouvelles habitudes se mettent en place. « Au début du confinement, les entreprises réclamaient le report à 2021 de leurs programmes sur mesure, indique-t-on à HEC Paris. Mais, tout dernièrement, elles ont commencé à nous demander des programmes en ligne. » L'école propose des formations nouvelles, par exemple des programmes courts sur trois jours, à des coûts alignés sur la prise en charge par l'Etat, pour répondre à la « demande croissante des cours en ligne ». L'Insead indique, elle aussi, avoir développé ses programmes en ligne, avec par exemple du coaching virtuel de dirigeants.

« Les entreprises inquiètent les écoles car elles sont mobilisées sur leur reprise d'activité et ne signent pas de contrats de formation, mais il y a aussi une nouvelle offre qui est en train de se dessiner, affirme Frank Bournois, directeur général d'ESCP Europe. Les séminaires d'une durée de plusieurs jours seront moins prisés, on va évoluer vers des certifications, avec beaucoup de numérique. »

« L'activité s'est mise entre parenthèses pendant deux mois, les choses vont reprendre, car les besoins structurels des entreprises resteront là, assure Stéphane Canonne. Pour certains secteurs d'activité, on n'exclut pas des reports ou des mises en attente. Mais la crise sanitaire peut aussi booster la formation continue de certains secteurs, comme le digital et la santé, où les besoins sont énormes. »

>>> Le mode d'emploi du déconfinement. Le confinement a-t-il été efficace ? Quel est le plan du gouvernement pour en sortir ? Les différentes étapes ? Les questions en suspens ? Comment procèdent nos voisins européens ? Réponses ici dans le dossier spécial des « Echos » .

Marie-Christine Corbier

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