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Publié le 17 mai 2020 Mis à jour le 17 mai 2020

Comment éviter de choisir des études pour des métiers qui vont disparaître ?

Acquérir des compétences permettant de réagir face à un environnement changeant

choisir des études

Le monde connait des changements majeurs et la particularité de notre époque est l'accélération de ces bouleversements. Ce qui survenait en deux ou trois générations arrive aujourd’hui sur une seule. Un corolaire est que le choix des études se complique face notamment au risque de disparition de métiers. Comment poser les bons choix ?

Comment se fait le choix des études ?

L’individualisme méthodologique

Cette théorie repose sur 3 postulats (Voir cet article [1]). Arrêtons-nous sur le 3ème, celui de la rationalité. Il pose que l’acteur adhère à une croyance ou entreprend une action parce qu’elle fait sens pour lui, en d’autres termes, que la cause principale des actions, croyances, etc., du sujet réside dans le sens qu’il leur donne, plus précisément dans les raisons qu’il a de les adopter.

C’est donc dans une démarche étudiée et faisant sens que le choix des études va être posé pour atteindre les objectifs fixés.

Parmi les critères de choix, on peut imaginer de s’orienter vers des études débouchant vers un emploi rémunérateur. On voit que ce sont les professions de la santé qui sont, de ce point de vue parmi les plus attrayantes.[2]

L’effet pygmalion

L’effet Pygmalion a été décrit dans l’article parlant des attitudes positives que devraient adopter les enseignants et professeurs. [3] Pour rappel, Rosenthal, avec sa théorie de l'effet Pygmalion, a démontré que les apprenants étaient influencés par les attentes du maître envers ses élèves.

Dans le même ordre d’idées, le rôle des parents est important. Dans ce cas, on peut aussi parler du caractère œdipien de la prédiction. L’exemple le plus connu étant celui de la joueuse de tennis Martina Hingis qui tient son prénom de son ainée Martina Navratilova et dont la maman a planifié une carrière de joueuse de tennis professionnelle.

Dans le même ordre d'idées, celle du papa qui veux faire de son fils un champion d'e-sport [3b]...

Le laisser faire qui cache parfois un abandon

"Mon fils ou ma fille fera ce qu’il ou elle veut du moment que cela le ou la rend heureux(se)". Derrière cette phrase noble se cache souvent une renonciation au rôle de parent.

Un choix des études ou éventuellement le choix de ne pas en faire doit être posé en fonction d’objectifs qui permettront à l’adolescent de s’épanouir en tant qu’adulte. À 18 ans, la connaissance que l’on a du monde n’est pas souvent suffisante que pour faire un choix sans avoir l’aide d’un guide.

Le risque est alors que ce soit la facilité qui l’emporte. Qui n’a pas rencontré un étudiant qui a choisi des études par facilité, pour rester avec ses amis ou pour tout autre bonne mauvaise raison ?

Faut-il choisir ses études pour l’employabilité ?

On peut aussi choisir des études par intérêt intellectuel. Malheureusement, ce n’est pas l’intérêt qui nourrit même si aujourd’hui chaque passionné a accès à des canaux qui peuvent lui permettre de monétiser une passion grâce à la visibilité que peuvent donner, par exemple, une chaîne Youtube, un site web ou une page Facebook.

La disparition de certains métiers

Comme il en était fait mention en introduction, dans l’histoire de l’humanité, et à cause de ce que Joseph Schumpeter a appelé la destruction créatrice, des métiers disparaissent et sont remplacés par d’autres. Il suffit de prendre les chiffres de l’évolution de l’emploi dans les différents secteurs pour un pays.

Alors qu’il y a quelques centaines d’années, la très grande majorité de la population devait travailler dans le secteur primaire et plus particulièrement l’agriculture pour subvenir aux besoins alimentaires, actuellement ce secteur ne représente plus que quelques pourcents de l’emploi total.

La disparition de métiers s’accélère

De nombreux articles, à l’image de celui-ci du Reader’s Digest [4] établissent des listes d’emplois qui vont disparaître.

Il est par exemple question des chauffeurs de taxi, comptables, des employés d’entrepôt, etc.

Des vidéos montrent à quel point la machine remplace l’homme comme cela se passe dans les entrepôts du géant Amazon :


Choisir des études .. pour un métier qui n’existe pas encore ?

Mais si un métier ne va apparaître que dans 10 ou 15 ans, d’une part il est peu probable que des études y formant existent déjà et d’autre part il est difficile de se le représenter et de s’engager dans cette voie.

Utiliser ses compétences.. autrement

La solution est sans doute de choisir des filières qui permettent d’acquérir des compétences permettant de s’adapter à un nouvel environnement. Par exemple, face à la remise en cause du modèle du taxi traditionnel, d’abord par Uber et les VPC et sans doute ensuite avec les voitures autonomes, il faut pouvoir changer d’orientation. Se baser sur ses forces et le savoir-faire acquis est très utile. Par exemple, la livraison de colis est devenue un élément important du secteur du transport. Une société de taxi, comme ces taxis belges [5], se sont donc orientés vers une diversification en proposant la livraison de colis.

Des études pour entreprendre ?

L’entrepreneuriat est au centre du processus destruction créatrice. C’est grâce à la création et au développement de nouveaux produits ou services que d’autres deviennent obsolètes.

De plus en plus d’études préparent au métier d’entrepreneur. Il est possible d’entreprendre en créant une entreprise ou en reprenant une existante [6].
Par ailleurs, les entreprises s’orientent vers l’appel de plus en plus massif à des sous-traitants pour réduire les charges générées par leur personnel.

Alors que le salarié est souvent stressé de perdre son emploi, l’entrepreneur est souvent content de changement sociétal. Le magazine Trends Tendances titre d’ailleurs que « C’est le bon moment pour lancer sa boîte » alors que nous sommes en pleine crise.

La compétence primordiale

Choisir une orientation est  important mais ce qui est crucial est d’acquérir des compétences permettant de réagir face à un environnement incertain. Il sera toujours intéressant d’apprendre un métier mais de plus en plus, il faudra apprendre à apprendre pour s’adapter et suivre l'évolution de son métier et de son environnement de travail.

 

[1]  https://cursus.edu/13347/grace-au-web-lindividualisme-va-t-il-lemporter-sur-le-determinisme-social

[2]  https://www.cnbc.com/2019/09/18/glassdoor-highest-paying-us-jobs-in-2019.html

[3]  https://cursus.edu/articles/43233/les-attitudes-positives-des-enseignant

[3b] https://cursus.edu/13344/mon-fils-ma-fille-tu-seras-champion-desport
[4]  https://www.rd.com/advice/work-career/jobs-that-might-disappear-25-years/

[5]  https://taxisverts.be/livraison/

[6] https://www.agiretentreprendre.fr/reprendre-entreprise/


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