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Le lancement du « Ségur de la santé » ouvre une semaine d’annonces gouvernementales

La revalorisation des salaires des soignants sera « significative » a assuré le premier ministre, Edouard Philippe, lundi. Des annonces concernant l’économie et la suite du déconfinement sont attendues cette semaine.

Le Monde avec AFP

Publié le 25 mai 2020 à 11h30, modifié le 26 mai 2020 à 11h44

Temps de Lecture 7 min.

Edouard Philippe lors du lancement du « Ségur de la santé », au ministère de la santé à Paris, le 25 mai.

La France a enregistré 90 nouveaux décès dus au Covid-19 dans les hôpitaux en vingt-quatre heures, a annoncé, lundi 25 mai, l’organisme de sécurité sanitaire Santé publique France (SpF) sur son site Internet. Le total des morts du Covid-19 depuis le 1er mars est de 28 457, dont 18 112 dans les établissements hospitaliers.

Le décompte des décès dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et autres structures sociales et médico-sociales a été interrompu par le week-end prolongé de l’Ascension et ne devrait être publié que mardi, a précisé la direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué publié séparément.

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Le nombre de personnes hospitalisées pour une infection Covid-19 s’établit à 16 798 (– 387), et 342 nouvelles admissions ont été enregistrées en vingt-quatre heures. Les services de réanimation comptent actuellement 1 609 cas graves (contre 1 998 il y a une semaine). En tenant compte des sorties, le nombre de patients y est en baisse, avec un solde de – 46 par rapport à dimanche.

Après quinze jours de déconfinement et une épidémie qui semble refluer, le monde des soignants avait les yeux rivés, lundi 25 mai, sur le lancement du « Ségur de la santé », vaste concertation destinée à améliorer les conditions de travail et les rémunérations de ces personnels, et la prise en charge des malades.

La propagation du Covid-19 en France
Mis à jour le
Cas confirmés et décès cumulés dus au Covid-19 en France depuis le 2 mars.
Note : la stratégie de dépistage se limitant aux cas sévères de la maladie, les chiffres du nombre de cas sous-représentent la réalité de l'épidémie. › en savoir plus
  • « Reconnaissance », « nouveaux moyens », « temps de travail » au « Ségur de la santé »

En ouvrant lundi le « Ségur de la santé » – du nom de l’avenue où se trouve le ministère de la santé –, Edouard Philippe a promis que « le quotidien des personnels soignants » à l’hôpital changerait « dans les tout prochains mois », en précisant que la question du temps de travail n’était « pas un tabou » et en réaffirmant que la revalorisation des salaires serait « significative ». « Ce que je crois, c’est que la crise exige de nous, non pas de changer de cap, mais de changer de rythme », a insisté le premier ministre. Il a souligné que « cette concertation générale » entre le gouvernement et les partenaires sociaux déboucherait sur des décisions « en juillet ».

Cette concertation est censée répondre à la promesse d’Emmanuel Macron, qui avait évoqué, à la fin du mois de mars, « un plan massif d’investissement et de revalorisation » pour l’hôpital. Hausse des salaires, temps de travail, gouvernance des hôpitaux… tout sera évoqué lors de ces discussions.

Plaidant pour des « changements radicaux », « rapides », « assumés » et s’appuyant sur des « moyens nouveaux », M. Philippe a jugé nécessaire de « garder intacte » la « motivation » des professionnels de santé, mise à l’épreuve par la crise liée au coronavirus.

Il a également fixé cinq axes pour la concertation, qui se déroule sous l’égide de l’ancienne dirigeante de la CFDT Nicole Notat : « Reconnaissance pour nos soignants » ; « Investissement massif » ; « Agilité retrouvée » ; « Organisation territoriale » ; « Modernisation par le numérique ».

En début de carrière, les rémunérations des infirmiers français, 1 500 euros, sont parmi les plus faibles des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Martin Hirsch, président de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), estime la remise à niveau pour les paramédicaux « de l’ordre de 15 % à 20 % », dans un entretien aux Echos, plaidant pour une approche « différenciée » selon les besoins et les spécialités.

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Autre question clé qui agitera ces pourparlers : l’organisation du temps de travail, source de tensions récurrentes dans les hôpitaux. La réforme « passera par une remise en question de certains carcans qui empêchent ceux qui le souhaitent de travailler davantage », a prévenu le ministre, Olivier Véran.

  • Des précisions attendues sur les vacances d’été

Sont également attendues cette semaine des précisions sur les grandes vacances et, peut-être, sur la réouverture des bars et des restaurants, qui attendent de recevoir à nouveau leurs clients.

Pour éloigner la menace des faillites et des licenciements, le gouvernement a annoncé, dimanche, 3 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales pour les entreprises des secteurs les plus touchés, comme la restauration, le tourisme, la culture ou le sport. Ce coup de pouce concernera 500 000 entreprises et alourdira la dette de la France, au-delà de 115 % du produit intérieur brut (PIB) du pays, a prévenu le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin.

Côté automobile, filière plombée par la crise due au coronavirus, des annonces du président de la République, qui se rend dans une usine de l’équipementier Valeo à Etaples (Pas-de-Calais), sont attendues mardi. Renault doit aussi dévoiler, le 29 mai, un plan d’économies de 2 milliards d’euros, alors que le gouvernement, actionnaire à 15 % du groupe, a accordé un prêt de 5 milliards d’euros comportant des conditions strictes.

Les soldes d’été, prévus avant la crise sanitaire pour débuter le 24 juin, seront vraisemblablement décalés en juillet, à une date que donnera le gouvernement en « milieu de semaine prochaine », a annoncé Bercy lundi.

  • L’application StopCovid disponible dès ce week-end

Le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a déclaré que l’application de traçage StopCovid sera disponible dès le week-end prochain si les parlementaires l’approuvent. L’objectif était jusqu’à maintenant le mardi 2 juin.

« Sous réserve du vote au Parlement, l’application pourrait être disponible dans les magasins d’application d’Apple et d’Android ce week-end », déclare M. O dans Le Figaro à paraître mardi 26 mai.

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Cette application a pour but de permettre à chaque utilisateur qui apprend sa contamination de prévenir ceux qu’il a croisés dans les deux semaines précédentes, pour qu’ils puissent prendre leurs précautions.

Un débat et un vote sur le sujet sont prévus à l’Assemblée nationale puis au Sénat cette semaine. Sous la pression des oppositions, le gouvernement a accepté ce vote, pourtant non obligatoire car l’application sera basée sur une participation volontaire.

  • Evolution de la prise en charge de l’activité partielle au 1er juin

Les entreprises assumeront 15 % du coût du chômage partiel à partir du 1er juin, les 85 % restants étant toujours à la charge de l’Etat et de l’Unédic dans la limite de 4,5 smic, a annoncé le ministère du travail, lundi, dans un communiqué.

Les secteurs faisant l’objet de restrictions particulières en raison de la crise sanitaire continueront à bénéficier d’une prise en charge à 100 %. L’indemnité versée au salarié est inchangée : pendant l’activité partielle, il perçoit 70 % de sa rémunération brute (environ 84 % du salaire net), et au minimum le smic net.

Le cumul des demandes d’autorisation de chômage partiel depuis le 1er mars a atteint 12,7 millions, tandis que 8,6 millions de salariés auraient effectivement bénéficié en avril du dispositif, selon une estimation du ministère du travail.

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  • Réouverture d’espaces verts : le Conseil d’Etat saisi

L’association Respire a annoncé, lundi, avoir déposé un référé-liberté devant le Conseil d’Etat pour la réouverture des parcs et jardins situés en zone rouge. Elle estime, dans un communiqué, que leur fermeture se révèle contre-productive dans la lutte contre l’épidémie puisqu’elle entraîne des « attroupements sur la voie publique transformant les trottoirs ou de simples impasses en lieux de rassemblement », au mépris de la distanciation sociale.

La maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo, a demandé à plusieurs reprises la réouverture des parcs et jardins de la ville, mais le premier ministre, Edouard Philippe, s’y est encore opposé la semaine dernière.

  • Débrayages dans des Ehpad Korian et annonce d’une prime

A l’initiative des syndicats CGT, FO et SUD, les personnels de quelque 80 Ehpad du groupe Korian (qui en compte 308) ont fait grève lundi pour réclamer une prime de 1 000 euros et des revalorisations salariales.

La DRH du groupe a annoncé le versement « à 100 % des équipes [d’]une prime unique de 1 500 euros pour tous les collaborateurs des établissements en Ehpad et en cliniques ». Cette prime sera versée sans « la distinction verte/rouge annoncée par le gouvernement » au cours de la première semaine du mois de juillet aux 24 000 salariés de France, a-t-elle détaillé.

  • Appel à la vigilance à Mayotte

Dominique Voynet, l’ancienne ministre de l’environnement aujourd’hui directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte, prévient que « l’épidémie n’est pas derrière nous », se disant « inquiète du climat général de relâchement ».

Seul territoire d’outre-mer encore classé « rouge » et officiellement toujours confiné, même si le déconfinement est déjà « de fait » selon les autorités, Mayotte comptait lundi 1 609 cas déclarés, 39 hospitalisations (dont 12 en réanimation) et 20 décès.

  • Marseille : petites et grandes sections restent fermées

A Marseille, les élèves des toutes petites et petites sections de maternelle devront attendre septembre pour revenir à l’école, a annoncé la mairie lundi, en raison de « la difficulté à respecter les recommandations sanitaires pour les tout jeunes enfants ».

La mairie précise que cette « proposition de prudence » a été validée par les services de l’éducation nationale. Elle n’était pas en mesure de préciser, lundi soir, combien d’enfants sont concernés par cette rentrée repoussée.

En revanche, vingt-deux écoles – primaires et grandes sections de maternelle – qui étaient restées fermées pour des raisons sanitaires, rouvriront le 28 mai, a annoncé la mairie. Elles sont situées dans les 13e, 14e et 15arrondissements de Marseille, marqués par de forts taux de pauvreté.

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