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Coronavirus : imbroglio autour de la télésurveillance des examens à l’université Rennes-I

En donnant la possibilité de recourir à une surveillance en ligne des épreuves en raison de la crise sanitaire, l’établissement a suscité une levée de boucliers parmi les étudiants.

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Publié le 22 mai 2020 à 01h38, modifié le 22 mai 2020 à 19h52

Temps de Lecture 4 min.

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Contraintes d’organiser les examens à distance, les universités mettent en place dans l’urgence des modalités nouvelles de contrôle. Et la télésurveillance des examens en est une. Mais elle n’est pas sans risque. C’est la leçon que tire l’université Rennes-I, après avoir permis à ses formations de recourir aux services d’une entreprise privée spécialisée dans la surveillance en ligne.

Officiellement autorisée par le ministère de l’enseignement supérieur, la télésurveillance des épreuves présente a priori un avantage : garantir la valeur du diplôme, principe sur lequel Frédérique Vidal, la ministre l’enseignement supérieur et de la recherche, s’est dite intransigeante, quel que soit le contexte dans lequel les étudiants auront composé.

« Initialement, nous n’avions pas envisagé du tout la télésurveillance, mais la demande de certains étudiants était d’avoir des garanties sur les épreuves », explique Erwan Hallot, vice-président de l’université chargé de la formation. Les raisons de cette requête ? Une grande disparité dans les conditions de travail entre les étudiants, pouvant laisser craindre une injustice entre ceux qui auraient le loisir de consulter leurs parents diplômés ou leurs colocataires plus avancés dans leurs études et ceux qui, isolés ou consciencieux, respecteraient le règlement. « Nous avons donc laissé la possibilité de la télésurveillance, mais à titre exceptionnel, car nous savions qu’une partie des étudiants n’y étaient pas favorables », poursuit Erwan Hallot.

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Un courriel informe les 30 000 étudiants que les modalités de passation de leurs partiels leur seront communiquées à la date du 15 mai. Chaque formation peut librement choisir. « La polémique a enflé immédiatement, relate Anne-Carole Poirier, élue étudiante, en troisième année de droit, et l’angoisse s’est emparée des étudiants. »

« Une intrusion dans la vie privée »

En quelques jours, une pétition lancée par la Fédération des syndicats étudiants de Rennes recueille un millier de signatures. Elle affirme qu’il est « irréaliste de devoir être sur le qui-vive pendant tout un examen en cas de contrôle surprise et de devoir s’interrompre, le cas échéant, pour montrer son lieu d’étude et sa carte d’étudiant ». Qu’elle soit « permanente ou momentanée, la télésurveillance constitue une intrusion dans notre vie privée », conclut le texte.

« Logiciel espion », vérification d’identité, hébergement des données personnelles sur les serveurs d’Amazon… Sur les réseaux sociaux, l’inquiétude s’affiche et instille l’idée d’une télésurveillance massive lors des partiels à Rennes-I. D’autant que les étudiants sont invités à remplir un formulaire pour donner leur accord sur le déroulé des épreuves – un document qui « n’a aucun lien avec la télésurveillance » et détaille des « règles élémentaires d’éthique qui s’appliquent, que les épreuves aient lieu en présentiel ou à distance », se défend Erwan Hallot.

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