Le mardi 19 mai n’est pas un jour comme les autres pour les 658 000 lycéens qui se sont inscrits sur Parcoursup cette année, dans le but de poursuivre des études supérieures. Le 19 mai à 17 heures, c’est en effet le jour à partir duquel ils commenceront à recevoir les réponses des formations qu’ils ont demandées : licences, BTS, écoles… Reçu ? Recalé ? Sur liste d’attente ? Admis sous condition ? Rêves brisés, désirs exaucés, dilemmes cornéliens en cas d’hésitation entre deux propositions : des semaines décisives vont s’ouvrir.
Dans les agendas des lycéens de terminale, une autre date était marquée d’une pierre blanche. C’était celle du 12 mars 2020 : le dernier jour pour établir, sur Parcoursup, sa liste de vœux de formations. Impossible d’imaginer que ce serait aussi le jour où Emmanuel Macron annoncerait la fermeture des lycées, jusqu’à nouvel ordre, pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. La dernière partie de l’année scolaire, période durant laquelle se scellent l’orientation et la sélection des futurs bacheliers dans les filières de l’enseignement supérieur, a ainsi pris un tournant totalement inédit.
Suivi des vœux à distance
Cette troisième édition de Parcoursup devait pourtant être celle de l’accalmie, avant le grand chambardement attendu en 2021, avec l’arrivée des jeunes issus de la réforme du lycée, lourde de conséquences sur les procédures d’admission dans l’enseignement supérieur. Des changements, en 2020, il y en avait tout de même eu certains. A commencer par l’apparition des nouvelles voies d’accès aux études médicales, et par l’intégration sur la plate-forme de plus de 1 000 formations : les licences de l’université Paris-Dauphine, les Instituts d’études politiques (IEP), certaines écoles de commerce, certaines formations paramédicales…
Si les élèves de terminale avaient établi leur liste de vœux juste avant le début du confinement, il leur fallait « confirmer » tous leurs choix avant le 2 avril, et compléter les dossiers avec différentes pièces demandées. Pas évident, alors que les lycéens étaient dispersés dans la nature. « Profs principaux et équipes de direction se sont mobilisés pour ne pas perdre des élèves en route. Certains collègues ont passé plusieurs jours au téléphone pour rappeler le calendrier aux étourdis », raconte Florence Delannoy, proviseure et secrétaire générale adjointe du syndicat SNPDEN-Unsa. « Le suivi à distance des élèves a été très compliqué. D’autant que les remontées que nous avions du terrain, notamment des lycées accueillant les publics les plus fragiles, nous indiquaient que de nombreux élèves n’avaient toujours pas validé leurs vœux quelques jours avant la clôture du 2 avril », souligne par sa part Claire Guéville, secrétaire nationale du SNES-FSU chargée des lycées.
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