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Formation

Comment OpenClassrooms forme des experts à distance

Le champion français de l'e-learning développe une offre de formation diplômantes, y compris en alternance. La crise sanitaire renforce son modèle.

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L'entreprise propose des formations en ligne validées par un diplôme d'Etat

SP

"Bonjour, je suis Agathe d’OpenClassrooms. Bienvenue dans votre session d’onboarding." Ce jeudi 16 avril, alors que la plupart des Français sont encore confinés chez eux, ils sont 27, sélectionnés par Pôle emploi, à commencer leur formation à distance pour devenir chef de projet digital, data scientist, ingénieur IA. Ou même conseiller en évolution professionnelle, un peu comme Agathe Aumonier, la student success manager, qui accueille ce jour-là, lors d’un webinaire, cette première promotion de demandeurs d’emploi.

Des formations diplômantes financées par Pôle emploi

Récemment, le champion français du e-learning a remporté avec une dizaine d’attributaires un appel d’offres de 70 millions d’euros, financé par le Plan d’investissement dans les compétences. Objectif : former à distance des personnes peu qualifiées ou éloignées du marché du travail. Quelque 150 formations ont été identifiées sur des métiers en tension, dont une vingtaine dispensée par OpenClassrooms. "En deux semaines, des milliers de candidatures nous sont parvenues", raconte Pierre Dubuc, cofondateur de l’entreprise avec Mathieu Nebra. Jusqu’à aujourd’hui Pôle Emploi ne finançait quasiment que des formations en présentiel.

Chaque semaine, un nouveau groupe débute ses cours à distance sur OpenClassrooms comme des centaines de particuliers qui paient 300 à 500 euros par mois afin d’obtenir un diplôme. "Il faut prévoir 35 heures de travail par semaine", prévient Agathe Aumonier. Pendant sa scolarité, chaque élève a accès à des centaines de cours sur le site pour réaliser des projets. Il est suivi par un mentor qui fait le point chaque semaine avec lui en visioconférence. En fin de parcours, son travail est évalué et un coach prépare son insertion professionnelle.

Plus de 500 cours d'informatique et de management gratuits

Le contrat avec Pôle d’emploi illustre le tournant pris par OpenClassrooms depuis 2018, quand la start-up a levé 60 millions d’euros. "On a doublé les effectifs en un an pour atteindre 200 salariés, indique Pierre Dubuc, qui ne communique pas le chiffre d’affaires. Maintenant, on vise une croissance rentable." Pour y parvenir, la société actionne trois leviers : la réputation de la marque, la reconnaissance des formations et le déploiement de l’offre.

Depuis 2013, OpenClassrooms a acquis une forte légitimité en mettant en ligne gratuitement plus de 500 de cours d’informatique et de management. Pourtant, les universités les utilisent encore peu. Aussi, dès le début du confinement, la start-up a proposé à tous les établissements de formation une offre d’essai de trois mois de sa plateforme Spark afin qu’ils s’approprient ces ressources pédagogiques mais aussi les outils de suivi des étudiants. "En quelques jours, 150 écoles, y compris des business schools, représentant 150 000 étudiants, se sont inscrites", dévoile Jonathan Stock, vice-président en charge des contenus. Et les webinaires pour apprendre aux professeurs à enseigner à distance connaissent un énorme succès.

Des certificats de compétence conçus avec les grandes écoles 

Mais dans un pays où le diplôme est vénéré, la croissance rentable passe obligatoirement par des formations reconnues par l’Etat. Dans un premier temps, OpenClassrooms a donc créé des certificats de compétence, pour 20 euros par mois, dont certains avec de prestigieux acteurs de l’enseignement supérieur comme Polytechnique et CentraleSupelec. Puis en 2015, la plateforme a lancé son premier diplôme pour devenir chef de projet multimédia avec l’Iesa, une école spécialisée dans la communication digitale. C’est le déclic. Depuis, Pierre Dubuc et Mathieu Nebra ont enrichi leur offre d’une cinquantaine de cursus de bac+2 à bac+5, dont ceux proposées par Pôle emploi. "Ils ont été les premiers à massifier les enseignements à distance", salue Rémy Challe, le directeur de Edtech France, l’association des opérateurs de ce secteur.

Restait à conquérir les grands groupes pour augmenter les volumes. Fin 2018, OpenClassrooms s’est lancé dans l’alternance en créant son propre centre de formation des apprentis (CFA) comme la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel autorise désormais chaque entreprise à le faire. Un pari pleinement justifié sur secteur de 5 milliards d’euros où les compétences numériques sont particulièrement recherchées. "Nous n’avons pas de rentrée scolaire à date fixe et les élèves modulent librement leur emploi du temps", souligne Jérémy Durand, le directeur délégué en charge des opérations. Début 2019, la start-up avait déjà signé 600 contrats d’apprentissage payés par de groupes comme Orange, Cap Gemini et BNP. Elle en visait 1 500 d’ici la fin de l’année et des milliers par la suite. "Nous sommes un peu dans le flou en raison de la crise, reconnaît Pierre Dubuc. Mais notre modèle est parfaitement adapté."

Le Compte personnel de formation permet de financer des parcours

Parallèlement, Esther Mac Namara, magistrate de la Cour des comptes, a été recrutée il y a deux ans afin de créer des ponts avec le secteur public. "J’ai moi-même suivi une de leur formation au numérique", raconte cette dynamique trentenaire. En 2016, OpenClassrooms avait rendu gratuit une partie de son catalogue aux chômeurs de Pôle Emploi. "C’était la première marche pour comprendre l’immense potentiel ce marché", explique-t-elle. L’an dernier, la création de l’appli CPF (Compte personnel de formation) lui a permis de pousser 80 certificats éligibles à ce financement. Les diplômes en ligne lancés, fin mars, avec Pôle emploi consacrent logiquement ce parcours de premier de la classe numérique.

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