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Accueil à l’école: de grandes disparités

Des écoliers jouent dans la cour de l’école primaire de Sauzon, le 12 mai, à Belle-Île-en-Mer. Philippe Dannic/SIPA/Philippe Dannic/SIPA

INFOGRAPHIE - Si le protocole sanitaire est le même sur l’ensemble du territoire, le nombre d’élèves ayant retrouvé le chemin de l’école varie beaucoup d’une région à l’autre. Les raisons sont plurielles.

Si 3 % seulement des écoliers ont été jusqu’ici accueillis dans leur établissement scolaire en Corse et 10 % en Seine-et-Marne, on en compte entre 44 % et 47 % en Bretagne! Comment expliquer de telles disparités? Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, l’explique surtout par la différence de concentration du virus dans le pays.

Si le protocole sanitaire à l’école est le même sur l’ensemble du territoire, l’Alsace et plus largement le Grand Est ont été très précautionneux, tout comme la Corse, dont les ressources hospitalières sont limitées. Pour autant, le Nord, un peu moins touché par le Covid, et certains départements du Sud-Ouest et du Sud-Est, peu affectés, n’ont accueilli également qu’un nombre très restreint d’élèves. Les raisons sont plurielles.

Les départements du Nord ou la Seine-Saint-Denis comptent une forte concentration de familles populaires dont on sait qu’elles sont particulièrement inquiètes et réticentes à une reprise d’école. Au contraire, l’ouest de la France, qui compte la plus forte concentration d’écoles privées sous contrat, un peu plus allantes que l’enseignement public pour déconfiner, a probablement été incité, du fait de cette concurrence particulière, à se montrer plus souple que le reste du pays.

Polémique à Paris

Si dans l’est parisien, le taux de petits écoliers est resté extrêmement faible, c’est surtout parce que de nombreux maires y ont décidé, en partie pour des raisons politiques, de laisser fermer les écoles ou de les ouvrir a minima. Quand reprise il y a, «elle est très hypocrite», souligne Myriam Menez, représentante de la Peep, association de parents d’élèves dans le Val-de-Marne: «On ouvre deux ou trois classes dans chaque école, avec de grosses disparités selon les villes. Aucun problème d’ouverture à Saint-Maur ou à Joinville. Mais on a droit à une quasi-fermeture à Nogent ou Le Perreux dont les bâtiments scolaires sont pourtant identiques. Les parents sont mis devant le fait accompli.»

La polémique s’est focalisée, comme souvent, sur la capitale.

Qui manque le plus à l’appel pour accueillir davantage d’élèves? Les personnels municipaux ou les enseignants? Chaque camp se renvoie la balle. La polémique s’est focalisée, comme souvent, sur la capitale. Sur France Info, vendredi matin, Jean-Michel Blanquer a pointé directement la responsabilité d’Anne Hidalgo, maire de Paris, dans l’ouverture très partielle des écoles de la capitale qui n’accueille que 19 % des écoliers. «C’est plus difficile qu’ailleurs parce qu’il n’y a pas la mobilisation des personnels municipaux», a-t-il dit.

Une affirmation qui a fait bondir les proches de la maire de Paris. Certes, seuls 42 % des agents de nettoyage ont repris leur travail ainsi que 46 % des agents en maternelle. Mais «la ville a compensé en embauchant du monde pour que toutes les écoles soient en état d’accueillir les élèves», assure Emmanuel Grégoire, premier adjoint au maire d’Hidalgo, qui annonce une ouverture de 97 % des écoles parisiennes la semaine prochaine. «On a surtout des difficultés avec les enseignants absents», insiste-t-il.

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18 commentaires
  • Lefrêne C.

    le

    On ne sera pas étonné que la Corse et Paris soient lanterne rouge avec des exécutifs qui manient mieux la démagogie que le volontarisme républicain au bénéfice des enfants.

  • marie hélène van aken

    le

    Plusieurs questions : pourquoi tant d'absentéisme parmi les personnels ( enseignants ou nettoyage )? Ces gens sont ils beaucoup plus à risques que les employés du commerce, de l'agriculture ou de l'industrie? Leurs absences sont elles justifiées sur le plan administratif? Leur salaire est il maintenu ? Ce sont là des questions plus intéressantes que le choix des masques ou la fréquentation des plages, mais hélas, elles ne sont guère traitées par les médias.

  • hellolafrance

    le

    Et pourquoi l’école est encore réservée qu’aux enfants de soignants. Ils ont tellement mal soigné (soigner que par le Doliprane ne suffit pas pour cette maladie) , ils se sont tellement donnés en spectacle à tel point que cela en devenait risible. Que faisaient-ils sur les plateaux télé au lieu d’être à l’hôpital ? Il y en a assez de ces injustices

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