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Coronavirus : le gouvernement face au défi de l'emploi des jeunes

Un plan global sera présenté d'ici à l'été. Le volet apprentissage sera dévoilé cette semaine, peut-être jeudi à l'occasion de la rencontre entre Emmanuel Macron et les partenaires sociaux. Il y a urgence car il concerne 500.000 jeunes.

La crise économique déclenchée par le confinement laisse craindre un arrêt brutal des recrutements d'apprentis.
La crise économique déclenchée par le confinement laisse craindre un arrêt brutal des recrutements d'apprentis. (iStock)

Par Alain Ruello

Publié le 1 juin 2020 à 16:17Mis à jour le 2 juin 2020 à 09:15

Dans la liste très fournie des priorités du gouvernement, l'emploi figure en bonne place pour éviter que la crise du Covid-19, qui a déjà emporté en grande partie CDD et missions d'intérim , ne se prolonge par une vague de licenciements. Dans ce chapitre, un sous-chapitre doit faire l'objet d'annonces prochaines, celui des jeunes, 700.000 d'entre eux allant débarquer sur le marché du travail à la rentrée. En plus du chômage de longue durée, « l'autre population qui me préoccupe le plus est celle des jeunes qui ont déjà le poids des dettes économique et écologique et qui ont besoin de se projeter », a assuré vendredi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, dans une interview au « Figaro ».

Insertion par l'activité économique, service civique, emplois francs, écoles de la 2e chance, sans oublier la garantie jeune… le gouvernement dispose d'un certain nombre de leviers qu'il peut amplifier, complétés de mesures anti-décrochage dans les lycées professionnels. « Donnez-nous quelques dizaines de millions pour nourrir un fonds d'urgence social », plaide pour sa part le président de l'Union nationale des missions locales (qui déploient la garantie jeune), Jean-Patrick Gille. Tout cela devrait se retrouver dans le plan global jeune , attendu d'ici à l'été selon le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Education et de la Jeunesse, Gabriel Attal.

Sauver le soldat apprentissage

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L'apprentissage, lui, n'attendra pas, les annonces étant prévues d'ici à la fin de la semaine, peut-être jeudi lors de la rencontre entre Emmanuel Macron et les partenaires sociaux, laisse-t-on entendre de source syndicale. « Ma priorité, c'est d'offrir à chaque jeune la capacité de bâtir son avenir et en premier lieu par l'apprentissage », a insisté Muriel Pénicaud. Il faut d'autant plus sauver le soldat apprentissage que celui-ci se portait particulièrement bien avant le confinement : le nombre d'entrées dans cette forme d'enseignement par alternance d'enseignements généraux et de pratique en entreprise a bondi de 16 % l'an dernier , un record, pour atteindre 370.000, portant le nombre d'apprentis à un demi-million.

Le Covid-19 change la donne et fait craindre un coup d'arrêt brutal : non seulement parce que nombre de contrats en cours pourraient s'interrompre brutalement, mais aussi parce que les embauches risquent de fondre comme neige au soleil, notamment dans les entreprises des secteurs les plus touchés - hôtellerie, restauration par exemple -, gros pourvoyeurs d'apprentis. « La rentrée se joue principalement maintenant », rappelle Roselyne Hubert, la présidente de la Fédération nationale des associations régionales de directeurs de centres de formation d'apprentis, la Fnadir.

Pas de remise en cause de la réforme

L'inquiétude étant palpable dans les rangs, la Fnadir comme les principaux acteurs concernés - U2P, chambre des métiers d'artisans ou Association nationale des apprentis de France - ont tous fait assaut de propositions qui se recoupent peu ou prou. Peu de détails ont filtré à ce stade du plan de l'exécutif, mais ce dernier devrait répondre en grande partie à ces demandes : augmentation de la prime à l'embauche à toute entreprise quel que soit le diplôme ( elle n'est versée que pour les moins de 250 salariés et pour les niveaux bac ou infrabac ) ; prise en charge des salaires la première année ; extension à six ou douze mois de manière pérenne de la période durant laquelle un jeune peut rester en CFA sans avoir trouvé un employeur ; revalorisation des aides au premier équipement, à l'hébergement ou à la restauration…

A noter que les directeurs de CFA de la Fnadir ne remettent pas en cause le fondement de la réforme Pénicaud qui lie leurs modèles économiques au nombre de jeunes sous contrat. Mais, a minima, ils demandent de percevoir des Opérateurs de compétences, les Opco, les mêmes sommes qu'en 2019, c'est-à-dire calées sur leurs effectifs d'apprentis de l'année dernière.

Alain Ruello

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