4G

La couverture numérique, enjeu clé pour le télétravail

Déconfinementdossier
Le pays est censé être intégralement connecté à la fibre dans cinq ans, mais 60% des zones rurales n’ont toujours pas accès au très haut débit. Côté 4G, la France est en train de rattraper son retard.
par Christophe Alix
publié le 5 juin 2020 à 19h56

Alors qu'ils n'étaient que 1,8 million de salariés à exercer leur activité à distance au moins un jour par semaine avant la crise du Covid-19, au moins 5 millions d'entre eux s'y sont mis ces deux derniers mois. «Une étape irréversible est franchie», selon Bruno Marzloff, sociologue et auteur de Sans bureau fixe (FYP), qui estime qu'un vaste mouvement de relocalisation du travail est engagé même s'il reste impossible à ce stade d'en prédire l'ampleur. Mais encore faut-il disposer d'une connexion de qualité afin de pouvoir travailler confortablement de chez soi. Fracture territoriale plus que strictement numérique, la couverture de l'Hexagone par les réseaux est suivie de très près par l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms. Elle impose aux quatre opérateurs (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free) des obligations et des objectifs à atteindre, vérifiés chaque année.

Retard

Selon la commission des affaires économiques du Sénat, 60% des zones rurales n'ont toujours pas accès au très haut débit, 80% à la fibre. Au total, 13 millions d'habitants restent éloignés du numérique. Du côté du mobile, qui convoque des réseaux partagés et donc moins solides que les réseaux fixes reliés à des individus ou foyers, la France revient de loin. En 2015, elle était 26e sur 27 au niveau européen au plan des zones couvertes, elle se situe aujourd'hui en milieu de tableau. Signé en janvier 2018, un «new deal mobile» doit permettre d'apporter la 4G à tous les Français, ce qui permettra au passage de procurer du haut débit fixe aux foyers qui devront attendre plusieurs années le très haut débit de la fibre. Les opérateurs se sont engagés à investir 3 milliards d'euros en échange d'une modération sur les prix des licences lors de leur renouvellement. D'après l'Arcep, 95% des sites existants en dehors des «zones blanches» ont basculé en 4G et le débit internet a doublé en moyenne depuis un an. Plus de 1 300 sites à couvrir ont été identifiés. L'Arcep rendra public à la fin du mois l'état d'avancement de ce «deal», mais selon certaines sources, les opérateurs seraient en retard sur leurs engagements.

Indicateurs

Parallèlement à ce chantier de la 4G loin d’être terminé, alors que celui de la 5G doit prendre le relais, l’autre grand plan d’équipement concerne la fibre, dont la couverture du territoire doit être achevée d’ici 2025. Elle représente 64% des abonnements très haut débit avec, au 31 mars, 7,7 millions de lignes raccordées. La couverture s’accélère, certes, mais inégalement : si 96% des habitants des 106 communes les plus denses de l’Hexagone sont éligibles à la fibre, ce chiffre descend à 73% pour les autres agglomérations et à 36% pour les petites villes et zones rurales. Consciente de l’importance croissante de cette question dans les choix de localisation des ménages, l’Arcep a mis en place des indicateurs en ligne qui permettent de visualiser l’état de couverture fixe ou mobile d’une zone définie. Un outil baptisé «Ma connexion Internet» indique précisément le débit potentiel d’un lieu donné à partir d’une adresse postale. De quoi aider à choisir en toute connaissance de cause ses lieux de vie et de télétravail.

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