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Concours aux grandes écoles : une saison 2020 de « haute voltige »

Les épreuves écrites des concours aux écoles d'ingénieurs et de management post-classes préparatoires débuteront le 20 juin. Les candidats ne pourront pas tous sortir de leur salle pour déjeuner. Des salles distinctes doivent être prévues pour isoler ceux qui tousseraient.

A Oslo (Norvège), le stade couvert Vallhall Arena a été réorganisé pour accueillir la plupart des 19.000 examens devant se dérouler dans la capitale, avec la distanciation physique nécessaire au respect des consignes sanitaires.
A Oslo (Norvège), le stade couvert Vallhall Arena a été réorganisé pour accueillir la plupart des 19.000 examens devant se dérouler dans la capitale, avec la distanciation physique nécessaire au respect des consignes sanitaires. (Lise Aserud/AP/SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 9 juin 2020 à 07:30

A deux semaines des premières épreuves, l'heure est à l'envoi des convocations pour les concours d'accès aux grandes écoles. « L'ouverture de tous les centres a été compliquée à obtenir, mais c'est fait », se félicite Claude-Gilles Dussap, président du Service commun du concours écoles d'ingénieurs (SCEI). Ce millésime 2020 s'annonce comme un exercice de « haute voltige », avec un protocole sanitaire très strict à respecter.

Contrairement aux concours postbac , les épreuves écrites d'accès aux écoles d'ingénieurs et de management avec prépa ont été maintenues. Seuls les oraux ont été supprimés, à l'exception de ceux de Polytechnique. L'école d'ingénieurs privée Epita ouvrira le bal le 20 juin. A partir du 22, la saison démarrera « à plein régime », avec Polytechnique, les Ecoles normales supérieures, CentraleSupelec puis Mines-Ponts, indique Claude-Gilles Dussap.

Déjeuner sur table

Pour respecter le protocole, il a fallu, selon les cas, plus de salles ou des salles plus grandes. CentraleSupelec et Mines-Ponts ont, chacun, ouvert 10 centres supplémentaires. A Montpellier, Nantes, Pau et Lille, des grandes écoles de management vont se transformer en centres de concours. Il a fallu aussi « multiplier les centres au Maroc » pour les étudiants étrangers, indique le président de l'Association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (Aphec), Alain Joyeux. Dans des grandes villes comme Paris ou Lyon, les très grandes salles du Parc des Expositions de la porte de Versailles ont été privilégiées à d'autres, trop exiguës.

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Au lycée du Parc, à Lyon, Pascal Charpentier prévoit, pour le jour J, « une organisation assez militaire ». Il accueillera les candidats plus tôt que d'habitude, dès 6h30, et a fait appel à une société de sécurité, « comme à l'entrée des magasins », pour « gérer les flux ». Il promet « une grosse mobilisation ». « On va faire cinq ou six entrées, il est hors de question que tous les candidats se présentent à l'entrée principale du lycée », précise-t-il. Les candidats devront aussi déjeuner à leur table : « Ils sont trop nombreux, on n'est pas capables de les faire sortir », explique le proviseur.

Le protocole sanitaire des concours impose un mètre entre les tables, soit « 1,50 mètre nez à nez », au cas où l'un des candidats se décalerait légèrement de sa position. Les élèves doivent arriver avec leur masque, et ne pourront l'enlever qu'au moment de composer.

« Salle Covid »

Le lycée du Parc, comme d'autres, aura aussi sa « salle Covid », pour des candidats qui présenteraient les symptômes du coronavirus (toux, fièvre, etc.)

Dans les centres autres que les lycées, prévoir une salle spécifique est « intenable », estime Claude-Gilles Dussap. « On ne peut pas transformer des salles de concours en salles d'hôpital et en plus, c'est dangereux de mettre ensemble des candidats qui toussent » d'autant que la période est propice aux allergies, poursuit-il. La mise en place d'une telle salle peut être « compliquée dans certains cas », admet Caroline Pascal, cheffe de l'inspection générale et présidente du comité de pilotage de l'organisation des concours. « On vérifiera chez les responsables de concours que toutes les mesures de précaution ont été prises au mieux, de façon à éviter toute imprudence, dit-elle. Mais on ne peut pas demander aux responsables de centres d'être médecins ni de faire ce qui n'est pas faisable. Le plus simple sera parfois d'espacer les candidats. » Le protocole a été rédigé mi-mai, lorsque la crainte de contamination était tout autre qu'aujourd'hui, mais le choix a été fait de « ne pas relâcher les mesures sanitaires, de manière à ce que les candidats soient rassurés », poursuit-elle encore.

Frais d'inscription : des remboursements variables selon les écoles

Pour aider les familles, les écoles de management avaient annoncé, fin mars, une réduction de 50 % sur les frais de concours. « La majorité des écoles l'ont fait », confie Alice Guilhon, vice-présidente de la Conférence des grandes écoles (CGE). D'autres opérateurs de concours, comme la BCE, assurent que cela sera fait d'ici au 15 juillet. En revanche, pour les écoles publiques d'ingénieurs, ce n'est pas garanti, car les procédures de remboursement applicables aux établissements publics sont complexes. « On n'y est pas opposés sur le principe, mais on ne peut pas dire combien ni si cela sera faisable », affirme Laurent Champaney, pour la CGE.

Marie-Christine Corbier

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