Interview

FCPE : «C’est à la puissance publique d’assurer la scolarité»

par Nelly Didelot
publié le 8 juin 2020 à 18h56

Le protocole sanitaire qui encadre le fonctionnement des établissements scolaires va-t-il rester encore longtemps en vigueur ? Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, a avancé dimanche que les règles sanitaires pourraient être allégées d'ici fin juin, notamment pour «les repas, les récréations ou le sport». Pour Rodrigo Arenas, coprésident de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), le problème réside dans la manière dont les règles sanitaires sont mises en œuvre.

L’allègement des règles sanitaires pour les enfants envisagé va-t-il dans le sens que vous attendiez ?

C’est une expertise dont nous prenons acte. C’est à l’Etat d’organiser les choses, et, depuis le 11 mai, l’organisation laisse beaucoup à désirer. Aujourd’hui, la plupart des parents veulent que leurs enfants reprennent l’école, pour qu’ils sociabilisent, parce que la continuité pédagogique n’est pas assurée et surtout parce qu’eux doivent retourner travailler. On nous a dit que les écoles étaient rouvertes, mais tous les parents qui demandent une place n’obtiennent pas satisfaction, loin de là.

Le protocole sanitaire restreint le nombre d’élèves à dix ou quinze par classe…

La question ici est celle de la capacité d’accueil. Si l’objectif est d’accueillir tous les enfants dans de bonnes conditions sanitaires, alors les écoles ne suffisent pas. En France, on a un problème de bâti scolaire insuffisant. C’était déjà le cas avant le Covid.

Comment résoudre la situation dans l’immédiat ?

On préconise depuis plusieurs semaines d’ouvrir tous les lieux publics pour que les élèves y soient accueillis et encadrés par des professionnels. Pourquoi l’enseignement à distance, quand il a lieu, devrait-il se faire avec les parents plutôt qu’avec un adulte dont c’est le métier ?

Comment se profile la rentrée ?

Aujourd’hui, elle nous semble bien chaotique. On a le sentiment que c’est l’enseignement à distance qui va être privilégié pour faire face à l’incurie. Mais il est hors de question que ce soit les parents qui continuent à garder les enfants. C’est à la puissance publique d’assurer la scolarité. Il va falloir mettre en place un plan d’urgence, parce qu’on ne pourra pas faire l’école comme avant.

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