Le message est clair : chaque journée d’école compte. Il en reste une dizaine entre le lundi 22 juin, début de la troisième étape du déconfinement, et le vendredi 3 juillet, qui viendra clore l’année scolaire, et Emmanuel Macron a décidé que la situation sanitaire permettait de lever les barrières en milieu scolaire.
Toutes les barrières ? C’est « de manière obligatoire » et « dans des conditions normales » que les écoles et les collèges doivent se préparer à accueillir « tous les élèves », a annoncé le chef de l’Etat, dimanche 14 juin, lors de son allocution télévisée. Du lycée, il n’a pas été question. Mais pour les écoles et les collèges, l’institution a entendu l’impatience des familles et veut faire du retour en classe la règle et non l’exception.
Invité d’Europe 1 lundi, le ministre de l’éducation nationale a livré « l’essentiel » d’un règlement sanitaire « allégé » attendu sous vingt-quatre à quarante-huit heures. « La règle des 4 mètres carrés [d’espace par élève] est abandonnée au profit d’une distance de 1 mètre latéral par enfant », a résumé Jean-Michel Blanquer. Le protocole initial imposait des « seuils » de 15 élèves en élémentaire et de 10 en maternelle. Sur le papier, c’en est donc fini des demi-classes. « La nouvelle donne, beaucoup plus souple, doit permettre d’accueillir tous les élèves, a promis le ministre. Les gestes barrières, comme se laver les mains fréquemment ou utiliser du gel hydroalcoolique, vont perdurer. »
« Décision symbolique »
De quoi rasséréner les syndicats d’enseignants ? A voir. « Un protocole est par nature contraignant, observe Stéphane Crochet du SE-UNSA. Et s’il est contraignant, il limite nécessairement le nombre d’élèves accueillis… » « C’est comme si, au niveau politique, il n’y avait plus de virus, réagit Francette Popineau, porte-parole du SNUipp-FSU. Tout remettre à sa place, dans les classes, les enseignants sauront faire… Mais pour dix jours d’école ? C’est une décision symbolique. Reste à espérer que le prix à payer soit symbolique lui aussi, et que l’école ne contribue pas à une relance de l’épidémie. »
Selon ses estimations, 9 % des personnels sont considérés « à risque » de Covid-19. Devront-ils reprendre le chemin de l’école ? « L’absence d’un professeur devient l’exception, a souligné M. Blanquer à la radio. Quand un problème de santé existe, nous puiserons dans nos moyens de remplacement. » A ce jour, 60 % des enseignants sont revenus dans leur classe, chiffre-t-on au ministère de l’éducation, 35 % continuent d’exercer à distance, 5 % sont arrêtés, souvent pour des raisons médicales.
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