Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

L’Ile-de-France menacée d’une nouvelle désindustrialisation

Malgré les efforts des pouvoirs publics, le prix de l’immobilier et les coûts salariaux rendent de plus en plus difficile l’activité industrielle en région parisienne. Le cas de Renault pourrait annoncer d’autres restructurations.

Par 

Publié le 15 juin 2020 à 01h22, modifié le 15 juin 2020 à 10h30

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Des ouvriers de Renault manifestent contre la fermeture du site du constructeur automobile, le 29 mai à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne).

Est-ce le début d’une nouvelle vague ? La question tourmente les syndicalistes, les élus, les chefs d’entreprise d’Ile-de-France depuis que Renault a confirmé, le 29 mai, son intention de fermer son usine de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), et d’arrêter l’assemblage de voitures sur son site historique de Flins (Yvelines), où travaillent encore 4 000 personnes.

Après des décennies de déclin, la région parisienne avait enfin stoppé depuis deux ans la chute de l’emploi industriel. Or, la crise économique actuelle ne peut qu’enrayer cette amélioration. Pire, au-delà d’un trou d’air ponctuel, elle pourrait annoncer une nouvelle désindustrialisation de la première région économique française. Exactement l’inverse de la relocalisation des productions prônée par beaucoup depuis l’épidémie de Covid-19.

« Une situation de dépendance »

« Oui, le risque est là, les entreprises utilisant l’alibi de la crise sanitaire », s’alarme Didier Guillaume, le maire communiste de Choisy-le-Roi. « Avec des annonces comme celles de Renault, on peut assister à une désindustrialisation progressive du bassin d’emploi », s’inquiète également Jean François Mbaye, député (La République en marche) du Val-de-Marne.

Au même moment que le plan d’économies de Renault, un autre dossier a avivé les craintes, celui de Sanofi. Le groupe pharmaceutique avait annoncé, en juillet 2019, sa volonté d’abandonner son centre de recherche d’Alfortville (Val-de-Marne). Ces dernières semaines, plusieurs élus ont tenté de remettre en cause la décision, en tirant les leçons de la crise sanitaire. La multiplication de ce type de mesures « met la France dans une situation de dépendance vis-à-vis des autres pays », a plaidé la sénatrice communiste du Val-de-Marne Laurence Cohen.

Aux yeux des responsables politiques, l’urgence consiste au contraire à « réarmer » la filière de la santé, en ouvrant des sites comme l’usine de masques chirurgicaux montée en quelques semaines par un homme d’affaires chinois au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis). Un discours sans effet. Sanofi l’a confirmé : d’ici la fin de l’année, Alfortville aura fermé ses portes.

Autre sujet d’interrogation, l’aéronautique, l’une des principales industries d’Ile-de-France. Frappé de plein fouet par l’arrêt brutal du trafic aérien, le secteur doit bénéficier d’une aide massive de l’Etat. Cela suffira-t-il à empêcher licenciements et restructurations ?

Globalement, « la crise sanitaire va probablement alourdir les pertes d’emplois » en Ile-de-France, « alors que le secteur était à peine entré dans une phase plus favorable depuis mi-2018 », anticipent les experts de la chambre de commerce et d’industrie.

Il vous reste 69.07% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.