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« Le Parisien » engage une réorganisation pour accélérer dans le numérique

Le quotidien régional appartenant à LVMH refond ses éditions départementales et crée de nouveaux rendez-vous. Il vise 200.000 abonnés numériques d'ici cinq ans. Il lance aussi de nouvelles mesures d'économies, dont la suppression de 30 postes à la rédaction.

« Le Parisien » refond ses cahiers départementaux, non sans inquiétude de la part de la rédaction.
« Le Parisien » refond ses cahiers départementaux, non sans inquiétude de la part de la rédaction. (RGA/REA)

Par Fabienne Schmitt

Publié le 16 juin 2020 à 18:30Mis à jour le 16 juin 2020 à 18:51

Le quotidien « Le Parisien » - et son édition nationale « Aujourd'hui en France » - se projette dans le « monde d'après » avec une refonte éditoriale et de nouvelles mesures d'économies. Mardi matin, Pierre Louette, PDG du groupe Les Echos-Le Parisien (dont LVMH est le propriétaire), a présenté aux organisations syndicales un « projet ambitieux de refondation » visant tout à la fois à accélérer la transition numérique du journal et à réduire ses pertes.

En difficulté depuis bien avant la crise sanitaire mondiale, compte tenu de la baisse de ses ventes et du recul de la publicité, le journal a déjà fait évoluer sa formule il y a plusieurs mois. Il franchit désormais un nouveau pas, plus fort, celui-ci, en revoyant notamment le traitement des informations départementales. Jusqu'ici déclinées en neuf cahiers départementaux, celles-ci seront regroupées à l'avenir dans un seul « cahier unifié » (« Le Grand Parisien »).

Un cahier unique pour l'information départementale

En interne, le sujet est sensible, certains redoutant l'effacement de l'information départementale ou sa réduction à la portion congrue, alors que le maillage étroit des territoires permet de faire régulièrement remonter des informations qui deviennent nationales. Le sujet des décès liés à la canicule en 2018, par exemple, a été lancé par « Le Parisien » et il est né de ses enquêteurs de terrain dans les départements.

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Pierre Louette coupe cependant court à ce débat. « 'Le Parisien' passe à un cahier local unique tout en préservant ses neuf éditions départementales, assure-t-il aux 'Echos', même s'il y aura un peu moins d'articles spécifiques concentrés sur un département. » Et, aussi, un peu moins de journalistes dans chacune des éditions.

Parmi les autres évolutions éditoriales, la création de cellules transverses Police-justice et Portraits ; le développement de récits sur les grands événements, celui des points de vue ainsi que toute une série de thématiques « pour fédérer des communautés de lecteurs », allant du féminisme à la science en passant par le bien-manger, la tech ou encore l'intime.

Objectif : générer 200.000 abonnés numériques d'ici cinq ans, contre 35.000 aujourd'hui, un domaine dans lequel « Le Parisien » est en retard. De l'avis de la direction, le traitement avec un cahier local unique saura convaincre les lecteurs, alors qu'aujourd'hui les sujets des différentes éditions locales ne généreraient que peu d'abonnements. « Nous devons conquérir de nouveaux abonnés numériques pour faire face à la baisse des ventes papier », reprend Pierre Louette.

10 millions d'euros d'économies

Ces changements s'accompagnent de la suppression de 30 postes à la rédaction, sur un total de 435 journalistes, sans plan social, ni départs contraints. Les collaborateurs proches de la retraite devraient surtout être visés. Au final, une centaine de journalistes devrait rester sur les éditions départementales, contre 130 aujourd'hui. Et le groupe mise sur 10 millions d'économies, dont un tiers sur la masse salariale.

« C'est un projet d'ambition, pas de rétractation ! », affirme encore Pierre Louette dans un tweet, face à ceux qui estiment que toucher aux cahiers départementaux, c'est cibler le journal en plein coeur. Il s'agit de conquérir de nouveaux lecteurs, notamment parmi les jeunes et les femmes. Tout en réduisant les pertes qui sont de l'ordre de plusieurs dizaines de millions. « C'est un projet enthousiasmant alors que nos comptes le sont moins et on a la chance d'avoir le soutien de notre actionnaire pour pouvoir le faire », insiste le PDG du groupe.

Fabienne Schmitt

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