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Apprentissage : «Dans ma classe, une seule personne a trouvé un patron pour septembre»

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Malgré les aides au recrutement décidées par l’exécutif pour faire face à la crise, beaucoup de futurs apprentis risquent de se retrouver sur le carreau l’an prochain. Les syndicats craignent aussi les effets d’aubaine, où des alternants remplaceraient des salariés.
par Pauline Achard
publié le 16 juin 2020 à 19h31

Le Covid aura-t-il aussi la peau de l'apprentissage ? Assurance chômage, chômage partiel et emploi des jeunes sont au menu des concertations en cours pour un large plan de relance de l'emploi. Muriel Pénicaud a présenté il y a deux semaines des mesures de soutien à l'apprentissage comme la solution miracle de ce troisième volet. Alors que le ministère du Travail se félicitait déjà en février d'une augmentation inédite de 16 % du nombre d'apprentis en France, il ignorait qu'une épidémie menacerait si massivement ce bel envol. Aurélien Cadiou, président de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf), ne cache pas son inquiétude : «La fermeture des écoles est intervenue en pleine période d'orientation. Or l'apprentissage est rarement un premier choix car il n'est pas mis en valeur par l'éducation nationale, souvent associé à un parcours réservé aux moins bons…»

Et comme les portes ouvertes des centres de formation d'apprentis (CFA) ont été annulées cette année, des dizaines de milliers de jeunes n'ont pas eu l'opportunité de s'orienter vers l'apprentissage. Angeline Barth, secrétaire confédérale de la CGT en charge de la formation professionnelle, craint en conséquence que les collèges privilégient l'orientation de leurs élèves vers des lycées professionnels plutôt qu'en CFA, faute d'ouverture du côté des entreprises. Sans retour en arrière possible. «Quel que soit le secteur, il faudrait que les étudiants puissent basculer tout au long de la for

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