Depuis la publication du dernier classement annuel des « global MBA » du Financial Times, en janvier, HEC est sur un petit nuage. En un seule année, l’établissement a gagné dix places et s’est hissé dans le top 10 des programmes les plus cotés de la planète, d’après ce palmarès référence. « Nous avons progressé dans toutes les catégories », se réjouit Andrea Masini, directeur délégué des MBA. L’évaluation des programmes repose sur 20 critères : 12 d’entre eux (29 % de l’évaluation) sont calculés à partir des données fournies par les écoles. Les huit indicateurs restants s’appuient sur les réponses des étudiants sortis trois ans avant l’enquête.
In fine, les informations liées aux rémunérations des diplômés, et notamment à la façon dont celles-ci ont évolué après la formation, pèsent pour 40 % de la note finale. HEC doit d’ailleurs en grande partie ses performances à l’augmentation de plus de 15 % des salaires des sondés au cours de la dernière année, un record. « Le nombre de candidats a progressé de 50 % en quatre ans, nous sommes devenus plus sélectifs et attirons aujourd’hui de meilleurs profils », détaille Andrea Masini.
Le critère financier n’est pourtant pas celui qui, traditionnellement, avantage les business schools européennes dans les classements internationaux. « L’importance des salaires dans la note finale bénéficie avant tout aux institutions américaines, pays où les rémunérations à la sortie sont les plus élevées. Une diminution du poids de ce critère dans la méthodologie profiterait en revanche aux écoles européennes », reconnaît Laurent Ortmans, ancien responsable du classement des MBA du Financial Times. A l’appui de ce commentaire, une étude qu’il a réalisée et dont les conclusions sont publiées sur le blog du site de l’EFMD, l’association d’accréditation européenne des écoles de management.
Chantiers en cours
« Le montant des traitements déclarés par les anciens dépend également du secteur d’activité dans lequel ils évoluent. Les écoles qui ont le plus de diplômés dans la finance et dans le conseil partent avec un avantage. La crise va aussi favoriser les entreprises de la tech (Amazon, Google…), gros pourvoyeur de MBA, qui en sortent renforcés », observe Nunzio Quacquarelli. Le directeur général de QS, cabinet spécialisé en éducation, préfère, pour éviter ces travers, publier des classements par secteurs d’activité. D’autant que le panel des recruteurs s’est élargi : les ONG ou les entreprises publiques attirent également des MBA sans pouvoir leur proposer des rémunérations aussi intéressantes. Une tendance qui devrait s’accentuer dans le contexte post-Covid marqué par la quête de sens des diplômés.
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