Les grandes écoles vont-elles faire le plein d’élèves à la rentrée 2020 ? La question préoccupe les directions des établissements d’enseignement supérieur. Les candidats ne manquent pourtant pas, mais à l’heure où les frais de scolarités flambent, une part croissante des étudiants doivent faire appel à un prêt pour financer leur cursus. Des prêts que, dans le contexte de crise économique annoncée, les banques pourraient être de moins en moins enclines à accorder.
Intégrer une grande école coûte cher, de plus en plus cher. Entre 2009 et 2019, les frais de scolarité des écoles de management ont ainsi fait un bond de 73 %, selon les calculs du site Major-prépa, atteignant près de 50 000 euros sur trois ans pour les plus cotées. Les écoles d’ingénieurs, publiques et privées, poussent également leurs frais à la hausse : pour les plus onéreuses, ils peuvent monter jusqu’à 10 000 euros par an. Des frais de scolarité auxquels s’ajoutent logement, transport et toute l’intendance du quotidien sur une période de trois à cinq ans, selon que l’étudiant intègre son école dès la sortie du lycée, après une classe préparatoire, ou après l’obtention d’un diplôme de premier cycle. Un gouffre.
Les familles sont souvent les premiers soutiens au financement des études, certaines paient directement les différentes charges liées à la scolarité de leurs enfants. A défaut d’un capital suffisant, elles optent pour un prêt bancaire – « c’est le cas de 40 % à 45 % des futurs diplômés de l’EPF Ecole d’ingénieur-e-s », note Jean-Michel Nicolle, patron de l’établissement et président de l’Union des grandes écoles indépendantes. Dans les classes préparatoires économiques et commerciales option technologique (ECT), qui accueillent des élèves issus de la filière technologique, la majorité des élèves comptent sur un prêt bancaire pour poursuivre leurs études en école de commerce.
Excellent taux d’insertion professionnelle
Habituellement, ces étudiants à potentiel sont une clientèle courtisée par l’ensemble des banques, qui sont nombreuses à offrir des prêts à des taux inférieurs à 1 % ainsi qu’une panoplie de services bancaires à bas prix. « Nous partons du principe que nous capitalisons sur le début de vie d’adulte pour maintenir une relation à long terme. Ces futurs diplômés sont notre fonds de commerce, présent et futur », reconnaît Solène Le Her, chef de produit crédits à la consommation, spécialisée dans les prêts étudiants à la Société générale. Ces jeunes gens ont un taux d’insertion professionnelle de 80 % deux mois seulement après la fin de leurs études, selon le rapport (2019) d’insertion de la Conférence des grandes écoles. Le risque de défaut de remboursement, une fois les études terminées, est minime et le bon client capturé.
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