Depuis lundi 15 juin, 8 heures, au lendemain du discours du chef de l’Etat, le téléphone de Laurence, directrice d’école dans la région de Toulouse, n’arrête plus de sonner. « Des parents dont je n’avais pas de nouvelles depuis un mois me demandent si leurs enfants seront bien rescolarisés comme promis par le président. D’autres, dont j’accueillais déjà les enfants, me demandent s’ils ne seront pas “trop”. » Et de poursuivre : « Quelques-uns m’ont déjà avertie que si je remplis les salles, ils retireront leurs enfants. Et je sens aussi monter les questions parmi mes enseignants… »
Des éléments de réponse se trouvent dans le protocole sanitaire « assoupli » que l’éducation nationale a communiqué mercredi 17 juin au soir, soixante-douze heures après la promesse faite par Emmanuel Macron d’un accueil de « tous les élèves » – les écoliers et les collégiens, pas les lycéens – dans des « conditions normales ». Ou de presque tous : depuis l’allocution du chef de l’Etat, le ministère de l’éducation a précisé avoir comme objectif le « retour de 97 % des enfants avec les nouvelles exigences sanitaires ».
Quelles sont-elles ? Cette nouvelle version du protocole allège les consignes de distanciation physique. Finie la règle des 4 m² par élève : « Dans les écoles élémentaires et les collèges, le principe est la distanciation physique d’au moins un mètre lorsqu’elle est matériellement possible, dans les espaces clos (dont la salle de classe), entre l’enseignant et les élèves ainsi qu’entre les élèves quand ils sont côte à côte ou face à face », peut-on lire dans ce document de huit pages (contre une cinquantaine dans sa précédente version). « On essaiera de faire respecter un mètre entre les élèves », a précisé, mercredi, Jean-Michel Banquer intervenant sur Public Sénat ; le ministre a toutefois reconnu que dans certaines classes « on sera obligé d’avoir un peu moins d’un mètre ».
Un pas est franchi en maternelle, où, « entre les élèves d’une même classe ou d’un même groupe aucune règle de distanciation ne s’impose ». L’organisation de la classe « à l’air libre » est encouragée.
Repenser les modalités d’accueil
Les mesures concernant le lavage des mains demeurent essentielles, mais elles peuvent « se réaliser sans mesure de distance physique entre les élèves d’une même classe ». L’accès aux jeux extérieurs et aux espaces collectifs est autorisé « si un nettoyage quotidien est assuré » ou après une période sans utilisation d’environ douze heures – la nuit, en somme. « Le travail des agents de nettoyage va être allégé », confirme-t-on dans les rangs des directeurs d’école.
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