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Salarié sur canapé ou le travailleur horizontal

Faute de matériel adapté, beaucoup ont fini par travailler sur un lit ou un sofa. Mauvaises postures et sédentarité n’étant pas forcément un frein à la productivité.

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Publié le 22 juin 2020 à 00h01, modifié le 23 juin 2020 à 08h32

Temps de Lecture 4 min.

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Un enseignant-chercheur travaille sur ordinateur ses projets de recherches en cours, le 18 avril.

Avec le confinement et son télétravail corollaire s’est développée une horizontalisation massive des pratiques professionnelles. Par « horizontal », il ne faut pas entendre ici une fin soudaine de toute verticalité dans les processus de décision, mais une tendance épidémique à travailler en position couchée, sur son lit ou son canapé.

« Durant la quarantaine, j’ai eu de la fièvre et, jusqu’au résultat du test Covid-19, je me suis isolée dans ma chambre pour ne pas exposer ma famille, confie Meg, juriste. Comme je me sentais mieux, j’ai commencé à télétravailler depuis mon lit, en utilisant une table roulante comme bureau. Il y a un côté transgressif qui n’est pas désagréable dans le fait d’envoyer des mails professionnels en pyjama. »

Rompre avec le traditionnel diptyque chaise-écran, en adoptant une posture qui est habituellement associée à la figure du concepteur-rédacteur phosphorant sur une banquette ou de l’étudiant révisant sous la couette, est un des frissons procurés par cette aventure immobile. Combien sommes-nous à nous être transformés en version productive d’Alexandre le Bienheureux ? Difficile à dire, même si plusieurs indices permettent de supposer une soudaine démocratisation de ce que certains appellent le « lounge work ».

« A l’issue du confinement, les praticiens font état d’une augmentation des pathologies cervicales, témoigne Sébastien Guérard, président de la Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR). Travailler couché, même si c’est associé dans l’imaginaire à une notion de confort, est en réalité une très mauvaise idée. En plus d’une contrainte inhabituelle sur les disques intervertébraux, il n’y a même pas l’effort postural minimum de la position assise, d’où une perte de tonus musculaire. »

Torticolis, mal de dos, douleurs au poignet…

Pour beaucoup, investir le lit ou le sofa fut une réponse maladroite à ce que les spécialistes nomment le « télétravail dégradé », ce cadre professionnel bricolé à la hâte. Sur les 39 % de salariés qui se sont retrouvés en télétravail pendant des semaines, presque la moitié n’avait ni lieu ni matériel adapté.

En conséquence, 43 % d’entre eux déclaraient que le confinement a été assombri par une « mauvaise posture de travail » (étude CSA pour Malakoff Humanis). « Chez moi, il y a peu d’espace, confie Marine, 34 ans, cadre dans la communication. Je travaille sur ma table de cuisine, avec une chaise extrêmement dure. C’est pour ça que mon canapé m’est vite apparu comme une solution de repli confortable. Après m’être fait un bon dossier avec des coussins pas trop mous, je m’y allonge pour les longues conférences téléphoniques où je n’ai pas à prendre de notes. Je me sens comme dans un cocon, plus détendue. »

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