Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

A Paris et à Lyon, les conservatoires de musique en mutation avec la crise due au coronavirus

Fermés depuis mars pour cause de pandémie de Covid-19, les conservatoires nationaux supérieurs de musique et de danse ont dû inventer de nouvelles pratiques.

Par  et

Publié le 19 juin 2020 à 07h30, modifié le 19 juin 2020 à 08h08

Temps de Lecture 7 min.

Article réservé aux abonnés

Emilie Delorme venait à peine de prendre ses fonctions directoriales lorsque la pandémie de Covid-19 a fermé les portes du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP). La période du printemps est d’ordinaire effervescente, avec sa kyrielle de concours de sortie. Tout a été stoppé net. « Ce sont des moments-clés dans la vie des étudiants, dont il a fallu faire le deuil », explique Emilie Delorme. « Entre mai et juin, nous avons annulé tous les récitals des 166 masters et examens de fin d’études de licence initialement prévus. »

Des concerts qui, au-delà de l’évaluation, ont aussi valeur professionnelle : agents, mécènes, professeurs et programmateurs viennent y repérer les artistes de demain. Au lundi 16 mars, date du confinement, la plupart des concours d’entrée dans l’établissement parisien étaient heureusement terminés. Pour les autres, le contrôle continu s’est imposé. « Les professeurs connaissent très bien leurs élèves, ce qui leur permet sans problème de les évaluer », assure Emilie Delorme.

Un avis que partage son homologue, Mathieu Ferey, à la tête du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. « On a constaté ces dix dernières années qu’un étudiant qui passe son récital de fin d’études est automatiquement diplômé », dit-il. « La décision est cependant cruelle car la prestation publique est un moment important. Pour les compositeurs, par exemple, ce concert d’une heure est l’occasion de voir leurs œuvres enregistrées. » C’est pourquoi Lyon proposera dès que possible une sorte de « festival des masters » tandis que Paris, qui envisage la prolongation de six mois de scolarité, leur offrira un concert diffusé sur Internet, au moment des festivités liées aux trente ans du bâtiment, en décembre.

Les deux directeurs se félicitent de l’extrême réactivité des professeurs, contraints d’inventer de nouvelles façons d’enseigner. C’est le cas du saxophoniste Claude Delangle à Paris. « J’ai évité à tout prix de transposer sur le Net les cours habituels », pose en préalable l’enseignant, qui a travaillé à partir d’enregistrements réalisés par ses élèves. Il leur a aussi demandé d’écrire sur leur lien à la musique. « La distanciation sociale a induit une distance dans le rapport à soi, une attitude plus professionnelle », constate-t-il. « Le musicien a l’habitude de l’oralité, l’écriture agit comme un révélateur. Certains se sont rendu compte qu’ils avaient aussi envie d’écrire… de la musique. »

Il vous reste 74.79% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.