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Pour la rentrée, les grandes écoles surfent sur la vague de l'enseignement à distance

Toutes les écoles d'ingénieurs et de management envisagent une part d'enseignement à distance pour la rentrée des étudiants en septembre. Mais elles avancent en ordre dispersé.

A Grenoble Ecole de management, l'enseignement se fera à 100 % à distance à la rentrée.
A Grenoble Ecole de management, l'enseignement se fera à 100 % à distance à la rentrée. (Francois HENRY/REA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 25 juin 2020 à 07:36

Enseignement « hybride », « comodal », « blended learning », « mix learning »… Les mots sont nombreux pour décrire ce que seront les cours, à la rentrée , dans les grandes écoles. Chacune annonce son propre dosage d'enseignements physiques sur les campus et à distance. Mais les grandes écoles de management et d'ingénieurs avancent en ordre dispersé.

Certaines, comme Grenoble EM et Montpellier BS, feront un enseignement 100 % à distance, pendant deux mois. A Grenoble, « une ouverture progressive de l'école aux étudiants » n'est envisagée que pour le travail de groupe ou la bibliothèque. A Montpellier BS, les cours sur le campus reprendront à partir du 2 novembre. « Nous avons choisi de privilégier la sécurité sanitaire des étudiants », explique André Deljarry, son président, sur le site Internet de l'école.

« Tout est fragile et imprévisible »

Avec la reprise de l'épidémie en Chine et en Inde, et son évolution au Brésil et aux Etats-Unis, « tout est fragile et imprévisible, on ne sait pas sur quel pied danser », admet Emmanuel Métais. Le directeur général de l'Edhec envisage un tiers des enseignements sur les campus et deux tiers à distance. D'autres établissements s'engagent sur un accueil physique plus important, comme HEC Paris . « Le modèle de base sera celui de 50 % de cours sur le campus et 50 % en digital. Les élèves suivront donc une partie de leur formation sur le campus au sein de groupes restreints, et une autre en mode digital », confie Peter Todd, son directeur général.

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Neoma et ESCP Europe comptent aussi faire la part belle au présentiel. Même à Télécom Paris, école du numérique par excellence, Nicolas Glady, son directeur, entend développer un enseignement « majoritairement en présentiel à la rentrée », le distanciel restant toujours possible. L'essentiel, dit-il, est d'« éviter le stop and go avec un déconfinement à tout-va puis un reconfinement ».

Pétitions sur les frais de scolarité

La pression pour faire revenir les étudiants sur les campus est forte dans les écoles de management. Les frais de scolarité y sont plus élevés que dans celles d'ingénieurs, et des pétitions ont commencé à circuler pour réclamer un dédommagement des frais de scolarité. « C'est difficile de faire venir des étudiants qui paient très cher seulement pour des cours à distance », glisse le patron d'une grande école.

Au-delà des conditions sanitaires et des frais de scolarité, l'enseignement à distance est une lame de fond. « On ne reviendra pas en arrière », affirme-t-on à Sciences Po comme ailleurs. L'établissement parle de son « double campus », numérique et physique : tout étudiant disposera des contenus pédagogiques de tous les cours en version numérique. Quant aux ateliers, tutorat et travail en petits groupes, ils se dérouleront physiquement dans les sept villes où Sciences Po est installé. La fin des grands cours en amphithéâtres sur les campus serait « une évolution assez logique », prédit Emmanuel Métais. Un peu comme pour Cambridge, qui vient d'annoncer que ce type de cours serait assuré à distance , à la rentrée.

« Scénariser » les cours

Toutes les écoles feront du « en même temps », glisse Jacques Fayolle, à la tête de la Conférence des directeurs des écoles d'ingénieurs. « Le présentiel sera réservé aux liens professeur-élève et aux travaux pratiques, prédit Florence Dufour, directrice générale de l'Ecole de biologie industrielle (EBI) et animatrice du groupe de travail des écoles d'ingénieurs sur le plan de relance. Le mélange d'enseignement physique et à distance ne vaudra pas que pour la génération Covid, il est important de le déployer dans le temps. »

« La crise a joué un rôle d'accélérateur et cela nous va bien, de toute façon, on allait vers un enseignement à distance accru », confirme Emmanuel Métais, qui vise 25 % d'enseignement à distance en moyenne pour son école « même si, sur ses programes-clefs, l'Edhec ne sera jamais une école à distance ». Toutes les écoles vantent la « personnalisation » accrue pour les étudiants. Mais encore faut-il « scénariser » les cours pour capter l'attention des étudiants. Le gouvernement français vient d'ailleurs de lancer un appel à projets sur « l'hybridation des formations », financé par le programme d'investissements d'avenir, pour soutenir des projets de 1 à 5 millions d'euros dès septembre.

En attendant, pour les étudiants dits « primo-entrants » qui n'étaient pas encore dans les écoles, la priorité pour la rentrée sera celle d'un accueil sur les campus.

Marie-Christine Corbier

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