Les arbitrages tombent les uns après les autres, pour bien montrer que le pouvoir agit sans relâche afin de « sauver les emplois ». Vingt jours après une première salve de mesures en faveur de l’embauche d’apprentis, Emmanuel Macron a présenté, mercredi 24 juin, aux partenaires sociaux un nouveau dispositif destiné, lui aussi, à protéger la force de travail des entreprises : l’activité partielle de longue durée. Une annonce que plusieurs responsables syndicaux et patronaux ont saluée, en notant, au passage, que leurs positions sur le sujet avaient été prises en compte. Elle intervient dans un contexte où la liste des plans sociaux en France tend à s’allonger depuis quelques semaines.
L’exécutif a détaillé sa décision à l’occasion d’une rencontre à l’Elysée entre le président de la République et les leaders de dix organisations d’employeurs et de salariés. Participaient également à ce temps d’échange plusieurs ministres, dont Muriel Pénicaud (travail) et Bruno Le Maire (économie). L’ordre du jour était copieux : emploi des jeunes, aménagement des règles de l’assurance-chômage, partage des bénéfices, recours aux travailleurs détachés – que le gouvernement veut mieux « réguler »… Autant de thèmes qui vont encore faire l’objet de discussions entre l’Etat et les partenaires sociaux : elles se traduiront par des dispositions concrètes, arrêtées tout au long de l’été.
C’est donc sur le dossier de l’activité partielle (ou chômage partiel) que le pouvoir en place a fait connaître ses choix. L’activité partielle de longue durée va entrer en vigueur le 1er juillet pour épauler les secteurs « durablement touchés » par la crise, mais qui ont des « perspectives » de rebond « sur le long terme », comme l’a expliqué Mme Pénicaud, à l’issue de la réunion de mercredi. Le but du dispositif est de « préserver les compétences » et d’éviter des « vagues de licenciements ». Pour pouvoir en bénéficier, un accord – d’entreprise ou de branche – devra être signé par des syndicats représentant une majorité de salariés. Concrètement, les personnels pourront voir leur temps de travail réduit, avec la garantie de toucher tout ou partie de leur salaire net habituel (dans une fourchette oscillant entre 70 % et 100 % selon les cas, pour les rémunérations jusqu’à 4,5 smic). Les employeurs, eux, percevront une aide équivalente à 85 % de la somme versée aux salariés (90 % pour les smicards) – le ratio étant ramené à 80 % à partir du 1er octobre.
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