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Le déconfinement a fait reculer le nombre de chômeurs

La reprise de l'activité économique à partir du 11 mai a permis à 149.900 personnes de retrouver un emploi le mois dernier, a indiqué ce jeudi le ministère du Travail. Mais souvent, il s'agit de personnes ayant trouvé un poste à temps partiel. La reprise reste timide et elle prendra du temps.

Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire qui n'ont pas travaillé du tout pendant le mois, a diminué de 149.900 en mai.
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire qui n'ont pas travaillé du tout pendant le mois, a diminué de 149.900 en mai. (AFP)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 25 juin 2020 à 12:07Mis à jour le 25 juin 2020 à 17:53

C'est plutôt un bon début. Le nombre de chômeurs a reculé en France en mai. Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A, c'est-à-dire qui n'ont pas travaillé du tout pendant le mois, a diminué de 149.900 le mois dernier. Ce recul concerne toutes les tranches d'âge et toutes les régions, à l'exception de la Corse. Le BTP, les services à la personne ainsi que la logistique et le transport ont redémarré et embauché de nouveau. C'est moins le cas du tourisme et de l'hôtellerie-restauration.

Bref, l'amélioration du marché du travail est réelle mais elle est encore timide. Et il ne faut pas surinterpréter cette baisse du chômage. D'abord parce que le nombre de chômeurs de catégorie A « demeure à un niveau élevé », comme l'avoue la Dares, la direction des études statistiques du ministère du Travail. Au total, 4,425 millions de personnes étaient encore sans emploi dans l'Hexagone le mois dernier. En mars et en avril, le nombre de personnes à la recherche d'un emploi avait grimpé de plus de 1 million.

Ensuite, en mai, le nombre de demandeurs d'emploi en activité réduite, c'est-à-dire qui ont travaillé au cours du mois, mais pas à temps plein, et sont à ce titre inscrits chez Pôle emploi, a fortement augmenté. Les catégories de demandeurs d'emploi B et C, dans le vocable de Pôle emploi, ont connu une hausse de 210.800 personnes par rapport à avril. « Pendant le confinement, le nombre de personnes en catégorie A a explosé car il n'y avait plus de travail pour ceux qui étaient à temps partiel. Et avec le déconfinement, ce sont les embauches à temps partiel qui reprennent en premier. Les catégories A, B et C fonctionnent aujourd'hui comme des vases communicants », explique Denis Ferrand, directeur général de l'institut Rexecode. 

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Passage de catégorie A à B

Avec le déconfinement et la reprise de l'activité des entreprises et donc des embauches et des contrats, des personnes qui n'avaient plus de travail du tout en avril ont retrouvé un emploi à temps partiel en mai. Le flux était dans le sens inverse pendant les deux mois de confinement. Les sorties de personnes auparavant inscrites chez Pôle emploi, liées à des entrées en formation ou stage, ont été multipliées par plus de deux en mai par rapport au mois précédent. Et les reprises d'emploi sont en forte hausse. Près de 75.000 personnes ont quitté Pôle emploi parce qu'elles ont retrouvé un travail.

Toutefois, en mai, « l'effectif des catégories A, B, C continue d'augmenter de 61.000, mais moins fortement que les deux mois précédents (+177.500 en mars et +209.300 en avril), et s'établit à 6.125.400, son plus haut niveau enregistré depuis 1996 », note le ministère du Travail. Les entrées restent donc, globalement, plus fortes que les sorties. La faiblesse des sorties s'explique aussi par le fait que les radiations pour défaut d'actualisation de leur situation de certains demandeurs d'emploi restent inférieures à la normale, tout comme les radiations administratives. 

Mais, pour les entreprises, les vraies difficultés arriveront cet automne. Toutes ne pourront pas être sauvées. Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les faillites d'entreprises devraient bondir de 80 % et détruiraient 250.000 emplois d'ici à la fin de l'année. Les plans sociaux, pour l'instant peu nombreux, sont aussi appelés à augmenter.

Guillaume de Calignon

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