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Grand bond en avant de l'Internet mobile en France

Pour la première fois, le débit moyen a atteint 45 mégabits par seconde en 2019, selon le rapport annuel de l'Arcep sur l'état d'Internet en France publié ce jeudi. La situation progresse, y compris dans les campagnes et en outre-mer.

87 % des pages Web en France s'affichent en moins de 10 secondes sur les smartphones, selon l'Arcep, le régulateur des télécoms.
87 % des pages Web en France s'affichent en moins de 10 secondes sur les smartphones, selon l'Arcep, le régulateur des télécoms. (iStock)

Par Raphaël Balenieri, Sébastien Dumoulin

Publié le 25 juin 2020 à 16:23Mis à jour le 25 juin 2020 à 18:31

Le Web mobile a fait un grand bond en avant en 2019. C'est le constat que fait l'Arcep, le régulateur des télécoms, dans son rapport annuel sur « l'état d'Internet en France » publié ce jeudi. En un an, le débit moyen est passé de 30 mégabits par seconde à 45 mégabits en France métropolitaine. Jamais cette vitesse n'avait été atteinte sur le territoire. Pourtant, le smartphone est déjà depuis des années la porte d'entrée du Web, loin devant le PC.

Pour les internautes qui surfent sur le Web dans le métro ou dans la rue, les conséquences sont très concrètes. Toutes technologies et tous opérateurs confondus, le taux de pages qui s'affichent en moins de 10 secondes est passé de 81 % à 87 %. En ne retenant que la 4G, le taux atteint même 96 %.

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La progression est particulièrement nette en zone rurale, avec un débit multiplié par deux en un an. Il reste toutefois deux fois inférieur à celui des grandes villes, où les opérateurs télécoms ont davantage d'incitations économiques à investir. La situation s'améliore aussi sensiblement dans les territoires d'outre-mer. Dans les DOM-TOM, les débits moyens doublent presque partout.

Le « New Deal mobile » porte ses fruits

L'accord du « New Deal » signé début 2018 entre le gouvernement et les opérateurs semble porter ses fruits. « La généralisation de la 4G sur l'ensemble des sites des opérateurs, prévue par le 'New Deal' mobile, apporte une nette amélioration de la qualité des services des données des opérateurs », écrit le régulateur dans son rapport.

Dans le cadre du « New Deal », le gouvernement avait autorisé les opérateurs à réutiliser gracieusement une partie des fréquences 4G. En échange de ce « cadeau » à 3 milliards d'euros, Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free avaient alors pris deux engagements pour mieux couvrir les campagnes. A savoir, installer chacun 5.000 nouveaux pylônes 4G dans des zones mal couvertes et basculer 75 % de leurs pylônes actuels 3G en 4G d'ici la fin 2020, les 100 % devant être atteints en 2022.

Le confinement a compliqué la réalisation du premier objectif. Seuls 161 nouveaux sites 4G, sur un premier paquet de 500 sites qui devaient sortir de terre avant la fin juin, ont effectivement été « allumés » par les opérateurs, selon le dernier bilan de l'Arcep. L'arrêt de la filière BTP pendant la crise, mais aussi les difficultés à se raccorder au réseau électrique d'Enedis, ont ralenti sérieusement les travaux.

En revanche, la bascule des sites existants vers la 4G s'est bien poursuivie. Désormais, entre 88 % et 89 % du parc des opérateurs est en 4G, soit davantage que l'objectif des 75 % prévus par le « New Deal ». C'est cette migration du parc qui explique aujourd'hui la progression des débits.

Pénurie d'adresses

Le gendarme des télécoms, qui évalue chaque année depuis 1997 les réseaux mobiles des opérateurs, reste toutefois vigilant. Les opérateurs télécoms adoptent trop lentement le nouveau protocole IPv6 dont a besoin Internet pour continuer à se déployer.

Le protocole précédent, IPv4, qui a soutenu le Web pendant quarante ans, est arrivé en fin de course fin 2019. Cette architecture avait permis d'attribuer des milliards d'adresses IP aux internautes. Mais le stock d'adresses disponibles est désormais épuisé. Les opérateurs doivent donc passer au protocole IPv6 qui offre, lui, un nombre quasi-infini d'adresses.

La bascule a commencé pour Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free. Mais leurs efforts se concentrent surtout sur les réseaux fixes. Sur le mobile, aucun opérateur (à l'exception de Bouygues pour ses clients utilisant un smartphone Android) n'a vraiment basculé sa base clients vers l'IPv6. Ce qui menace le développement de l'Internet mobile à court et moyen terme.

Raphaël Balenieri

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