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L’Etat au chevet du petit commerce

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé, lundi 29 juin, une série de mesures pour soutenir la reprise de l’activité des petits commerces, et accompagner leur transformation.

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Publié le 29 juin 2020 à 20h53, modifié le 30 juin 2020 à 11h10

Temps de Lecture 2 min.

Un magasin de chaussures, à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 2 juin.

Après les plans de soutien dans l’industrie, le gouvernement s’attaque aux difficultés silencieuses des petits commerces, artisans et indépendants. Ils ont été très éprouvés par le confinement, et de 15 % à 30 % d’entre eux, selon Bercy, se demandent s’ils seront capables de terminer l’année.

Le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, a annoncé, lundi 29 juin, à l’Assemblée nationale dans le cadre de la discussion générale du troisième projet de loi de finances rectificative, une série de mesures pour soutenir la reprise de leur activité, et accompagner leur transformation. « Si des milliers de petites entreprises déposent le bilan, cela peut vite devenir le premier plan social de France », a estimé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’économie et des finances.

Modernisation numérique

Parmi les mesures immédiates, « le fonds de solidarité sera prolongé d’un mois pour tous », et abondé de 500 millions de crédits supplémentaires, a indiqué M. Le Maire. Le refus du prêt garanti par l’Etat pour bénéficier du fonds sera aussi supprimé. Des dispositions bien accueillies par Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France (CDF), qui regrette toutefois « que l’Etat ne s’engage pas au-delà d’un mois à chaque fois ». Au 25 juin, 1,6 million de TPE ont déjà bénéficié du fonds de solidarité, pour 4,8 milliards d’euros, dont 740 millions pour le commerce.

Mais l’idée du gouvernement est d’aller au-delà du simple soutien financier ponctuel, en accompagnant la transformation des petits commerces pour en assurer la préservation sur l’ensemble du territoire. « Dans le secteur de l’habillement, 78 % des TPE ne disposent d’aucune solution numérique », a souligné Mme Pannier-Runacher. Or, « ceux qui ont utilisé les outils numériques pendant le confinement ont réussi à sauver les meubles. Même si cela n’a pas couvert leur frais de structure, il y a eu une vraie différence avec les autres ».

L’exécutif souhaite accompagner la modernisation numérique des petits commerces et des artisans. L’objectif « n’est pas de résister aux grandes plates-formes numériques, mais de s’approprier leurs codes avec l’appui des collectivités locales ». Les professionnels (CCI, associations, fédérations…) ont remis dernièrement leurs propositions au gouvernement. La CDF souhaite notamment la création d’une société coopérative numérique nationale, où pour 35 euros de cotisation par mois, le commerçant aurait accès à des services de formation et d’utilisation des outils numériques.

Désertification

Pour éviter que la crise n’accentue la désertification des petits commerces sur l’ensemble du territoire, M. Le Maire a annoncé que « 100 foncières seront déployées partout en France à l’aide de la Banque des territoires pour rénover 6 000 petits commerces », sur cinq ans. Constituées avec les collectivités locales (les communes, les départements ou les régions), elles « achèteront des locaux vacants ou des commerces sur le point de fermer, les rénoveront et les loueront à un tarif préférentiel à des commerçants cherchant un local », a précisé le ministre.

Certaines existent déjà comme la Semaest, à Paris, ou la Semaville, à Belfort, mais d’autres pourraient être créées, de manière à permettre aux municipalités de lutter contre la vacance commerciale et de diversifier leur offre de commerces au-delà des grandes chaînes. « C’est la meilleure façon la plus efficace et la plus radicale pour revitaliser les commerces », a indiqué M. Le Maire. La Banque des territoires sera le bras financier du dispositif, dans lequel l’Etat injectera 300 millions d’euros de fonds propres, et 500 millions d’euros sous forme de prêts. Une initiative que M. Palombi juge positive, mais probablement insuffisante au regard des évolutions économiques. « Il en faudrait au moins le double », selon lui.

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